À l’approche du passage de Stephan Eicher au Théâtre de la Cité à l’occasion du festival Pink Paradize, le samedi 11 octobre et le dimanche 12 octobre 2025, on a tendu le micro à Nathalie Coffignal, responsable du mécénat au sein de l’association « Les Grands Interprètes ».

Nathalie Coffignal, responsable du mécénat au sein de l’association « Les Grands Interprètes » ©Julie Rodriguez
Dans cette série, on a entendu du métal alternatif, du rock, de l’électro, de la pop et de la chanson française presque lyrique; mais pour la première fois, cet épisode présente un seul-en-scène aux allures encore mystérieuses, celui de l’auteur-compositeur-interprète suisse Stephan Eicher, programmé dans le cadre du Pink Paradize. Avec « Pas d’ami (comme toi) » ou encore « Déjeuner en paix », il a su marquer plusieurs générations. Mais le samedi 11 octobre et le dimanche 12 octobre 2025 au Théâtre de la Cité, il revient avec une proposition plus intime, centrée sur sa voix singulière et sur l’art du récit, dans un format encore inconnu. Figure incontournable de la scène francophone depuis les années 80, il a toujours su se réinventer, entre rock, chanson et expérimentations visuelles, multipliant les formats atypiques, des grands concerts orchestraux aux expériences plus dépouillées.
Pour nous en parler, Nathalie Coffignal. Elle travaille dans la culture, suit l’artiste depuis plus de 20 ans, et raconte avec ferveur pourquoi elle ne rate plus aucun de ses concerts dans ce sixième épisode de la série “Dis-moi ce que tu écoutes…”.

Nathalie Coffignal nous parle de Stephan Eicher, à l’approche de son concert à Toulouse ©Julie Rodriguez
Tu te souviens de ta première rencontre avec Stephan Eicher ?
Complètement ! Et c’est drôle, parce qu’à l’époque de Déjeuner en paix et de ses premiers gros succès, ce n’était vraiment pas ma came. C’est en 1999, par hasard, que j’ai assisté à un concert à l’Olympia. C’était le 13 octobre, je m’en souviens très bien. Et là, j’ai eu une vraie révélation. La voix, la mise en scène, la présence… C’était un autre homme que je découvrais, un immense interprète.
Et depuis, tu l’as revu ?
Oui, quatre fois à Toulouse. La première, en 2015 au Théâtre Sorano, c’était un format très particulier : seul en scène avec des instruments automatisés, une sorte de laboratoire musical avec des machines qui jouaient toutes seules. Parfois un peu bancal, mais très touchant. Ensuite, je l’ai vu deux fois à la Halle aux Grains, en 2020 et 2023. La dernière fois, il était entouré de musiciens, installés comme à un grand banquet, avec des surprises scéniques et toujours cette émotion intacte.
Qu’est-ce qui t’accroche autant chez lui ?
C’est un tout. Il a une voix incroyable, une musicalité singulière. Il est à la fois poète suisse et personnage camarguais, un mélange étrange mais fascinant. Il ne cherche pas à séduire tout le monde, et c’est peut-être pour ça qu’il me touche. Il y a aussi cette belle fidélité avec son parolier Philippe Djian. Leurs textes sont magnifiques, pleins de subtilité et de poésie.
Tu écoutes beaucoup ses albums ?
Très peu, en fait, j’écoute Stéphane Eicher presque uniquement en live. Je trouve que sa musique prend une toute autre dimension sur scène. C’est là qu’on sent le mieux l’émotion, l’énergie, l’ampleur des arrangements. Mais ces derniers jours, j’ai réécouté plusieurs titres en préparant ce concert… et je me suis surprise à chanter à tue-tête en vélo !
Une chanson fétiche ?
Il y en a plusieurs. Dans les anciennes, Two People in a Room, Pas d’ami (comme toi), Tu ne me dois rien… Dans les plus récentes, j’aime beaucoup Autour de ton cou ou Prisonnière. Et puis Combien de temps, qui revient souvent en rappel, me donne toujours des frissons.
Si on ne connaît pas du tout Stéphane Eicher, tu recommandes de commencer par quoi ?
L’album Engelberg de 1991. C’est un pilier. Il contient plusieurs morceaux importants et reflète bien son univers. Carcassonne, aussi, est un album culte, notamment parce qu’il a été enregistré dans des hôtels, dont celui de Carcassonne, d’où le nom.

Albums (Ode et Engelberg) de Stephan Eicher. ©Julie Rodriguez
Tu vas voir le concert avec qui ?
Avec mon amoureux. On l’a toujours vu ensemble, depuis 1999. C’est un rituel. Et dès qu’on voit son nom passer, l’un de nous envoie un message à l’autre, on prend les places, sans même réfléchir. On l’a aussi vu avec des amis, qui ne le connaissaient pas forcément, et ils ont été surpris. Il a un vrai pouvoir sur scène.
Tu sais à quoi t’attendre pour ce concert ?
Pas vraiment, et c’est ce que j’aime. Il semblerait qu’il soit seul, probablement avec sa guitare, peut-être un peu de piano. J’ai vu quelques images du décor, il y aurait des projections visuelles. Mais je ne cherche pas à trop en savoir. Je veux me laisser surprendre, comme en 1999.
> Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirai où aller