Badh, un film de Guillaume de Fontenay
La scène liminaire nous met carrément l’eau à la bouche. D’une caméra virtuose, Guillaume de Fontenay filme un agent de la DGSE, appartenant à la Cellule Alpha, cellule destinée aux opérations clandestines et dont les actons sont vraiment à la marge de la légalité.

Nils Schneider – Crédit : Pan Distribution
Nous découvrons ainsi Badh, planquée dans une maison en Syrie, sur la trace d’un terroriste. Sa mission : l’exécuter. Le moment est venu. Elle a capté le signal à donner sur la porte afin de se la faire ouvrir. L’élimination sera foudroyante. Mission réussie ? Pas tout à fait car le haut commandement lui ordonne dans son oreillette de « nettoyer » le lieu, femmes et enfants compris. Badh s’y refuse et a tout juste le temps de s’enfuir avant que la maison en question ne soit carbonisée. Déçue, trahie, Badh démissionne. Nous la retrouvons huit ans après avec son mari, Ilias. Ils vivent toujours au Maroc. Mais voilà, l’histoire va les rattraper et Ilias va être la victime désignée d’une fusillade. Noire de colère, Badh récupère son « matériel » et décide de partir sur le chemin de la vengeance. Sauf que ce chemin va lui faire croiser non seulement la tête de la DGSE mais également un puissant trafiquant d’armes travaillant pour DAESH et… pour l’Etat français ! Ses anciens patrons ayant découvert qu’elle était au courant de ce trafic improbable, décident de l’éliminer. Sur ce canevas, qui en vaut bien d’autres, à défaut d’être original, Guillaume de Fontenay dresse le portrait d’un Jason Bourne version féminine, tout aussi efficace et mutique. Tourné à Casablanca, Marrakech et Essaouira, le deuxième opus de ce réalisateur franco-canadien nous tient gentiment en haleine par le rythme de son montage. Les figures convoquées sont archétypales pour ce genre de « fiction ». A vrai dire, si l’on a un peu de mal avec la Badh de Marine Vacth, il en est autrement du tueur de la DGSE, un rôle relativement court mais tenu avec une violence incroyable par Nils Schneider. Saluons également Emmanuelle Bercot et Grégoire Colin, tous deux membres de la DGSE mais avec des morales diamétralement opposées…
Rien de nouveau ici sous le soleil du thriller politique mais 1h24 d’un plaisant divertissement romantico-bagarreur.