Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. À voir ou à revoir.
Easy Rider de Dennis Hopper
Sur le plan purement cinématographique, le film réalisé par Dennis Hopper et sorti en 1969 n’a guère d’intérêt, mais il marqua une date dans l’Histoire du cinéma en entérinant, après des œuvres comme Le Lauréat de Mike Nichols ou Bonnie & Clyde d’Arthur Penn, l’avènement du Nouvel Hollywood, c’est-à-dire de films et d’une génération de cinéastes (Bob Rafelson, Francis Ford Coppola, Peter Bogdanovich, Martin Scorsese, Brian De Palma…) en rupture avec les thèmes et le fonctionnement des grands studios. Ici, Dennis Hopper et Peter Fonda (en collaboration avec Terry Southern) écrivent (et interprètent) l’errance de deux bikers à travers l’Amérique.
Juchés sur leurs Harley Davidson, ils vendent de la drogue (en consomment aussi), partagent la vie d’une communauté hippie, se rendent à La Nouvelle-Orléans pour le carnaval. Lors de leur périple, ils rencontrent en prison un avocat engagé dans la lutte pour les droits civiques qui se joint (sans jeu de mots) à leur dérive. Tout cela finira mal, des rednecks contrariant l’équipée sauvage des trois personnages.
Contre-culture
Volontiers caricatural, dénué d’enjeux dramatiques, Easy Rider est d’abord le produit et le reflet de la contre-culture de l’époque et du vent contestataire soufflant aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Outre les motos, les véritables héros du film sont les chansons qui l’accompagnent parmi lesquelles Born to Be Wild de Steppenwolf ou If 6 Was 9 de Jimi Hendrix.
Autre fait marquant : la prestation de l’acteur jouant l’avocat, un quasi inconnu aperçu auparavant dans certaines productions de Roger Corman et nommé Jack Nicholson. Il récoltera en 1970 l’Oscar du meilleur second rôle. On connaît la suite. Avec un budget de moins de 400 000 dollars, le film en rapportera 60 millions, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle industrie faisant de la contestation du système un marché lucratif.
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