Le printemps, temps du renouveau ! Retour sur les dernières actualités de la scène food toulousaine, avec son food court en vogue, ses nouveaux restaurants – gastro, brasserie, bistrot – et même de l’innovation gourmande. Une sélection non exhaustive et surtout éclectique.
Du côté du Michelin
C’est le 18 mars qu’a eu lieu la très attendue cérémonie du Guide Michelin, à Tours cette année. Et comme tous les ans, Toulouse n’a que peu brillé au firmament de la galaxie Bibendum. Avec un unique restaurant deux étoiles (le Py’R de Pierre Lambinon) et quatre restaurants 1 étoile (Michel Sarran, Stéphane Tournié, Hédone, et le Sept), la 4e ville de France n’est guère à l’honneur, tout comme l’ex Midi-Pyrénées qui comptabilise seulement 3 restaurants doublement étoilés et 19 restaurants 1 étoile… Il faut aller vers le Languedoc ou l’Aquitaine pour trouver de l’étoile à profusion… L’édition 2024 ? Elle a donc consacré sur le périmètre midi-pyrénéen deux retours d’étoiles suite à déménagement, au Sept de Guillaume Monboisse et chez Hervé Busset à Rodez, et deux petits nouveaux : Émilie & Thomas au Moulin de Cambelong dans l’Aveyron et l’Auberge de la Forge en Haute-Garonne. Mais l’étoile ne fait pas le moine et le Michelin ne fait plus la pluie et le beau temps. Q’importe les classements, pourvu qu’on ait le plaisir !
Yannick Delpech : bouillon, loge et gastro
Celui qui fut justement le plus jeune étoilé de France n’est jamais à court d’idées et met toujours la scène culinaire toulousaine en éveil. Yannick Delpech a ainsi transformé fin 2019 son restaurant étoilé de Colomiers, l’Amphitryon, en un lieu atypique nommé Des Roses et des Orties. Grande salle ouverte, vaste terrasse et jardin accueillent midi et soir autour d’une carte gastronomique et de variantes dominicales à tester d’urgence. Comme ces Heures Blanches qui au printemps et l’été derniers animaient le dernier jour du weekend autour d’un buffet savoureux et à volonté avec musique d’ambiance ou comme le « Bento Brunch » lancé à l’automne 2023. Au cœur de Toulouse, le chef, pâtissier de formation, a ouvert il y a quelques années la pâtisserie Sandyan, célèbre pour ses Eclats de Rire et ses Larmes de Joie, suivie par une « pâtisserie charcutière » baptisée Melsat, du nom de la succulente spécialité tarnaise. Le Tarn dont Yannick est originaire et où il avait ouvert à Gaillac une « Cuisine sans dépendance » où le chef régalait comme à la maison. Fermée à la fin de l’été, cette table d’hôtes laisse la place aux nouveaux projets, à commencer par la Loge Melsat au Marché des Carmes et le Bouillon des Halles de la Cartoucherie où le chef célèbre sa passion pour la cuisine maison et sans prétention, à grands coups de pâtés en croûte et autres saucisses de Toulouse (venus de chez Melsat), poireaux vinaigrette et œufs mimosa suivis d’un petit dessert signé Sandyan.
Le meilleur pour la fin ? L’ouverture début décembre de son Acte II L’Amphitryon, une table d’hôtes intimiste et gastronomique dans la maison du chef. Qui annonce que cet Acte II est en quelque sorte la synthèse de son parcours. Un menu en 7 actes, 15 couverts seulement et une expérience culinaire mais aussi artistique sur fond de rencontres avec des vignerons et autres partenaires du chef. Un concept d’expérience globale et de lieu hybride probablement d’avenir à l’heure où les restaurants se cherchent un nouveau modèle.
> www.desrosesetdesorties.com
> https://sandyan.fr
> https://charcuterie-melsat.fr
> https://yannickdelpech-acte2.fr
Les Halles de la Cartoucherie : un succès inédit / la nouvelle place to be
Enfin ! Toulouse a eu son food-court ! Après des années à lorgner vers Bacalan, Ground Control, le Lez, la Major ou encore la pionnière Lisbonne, la 4e ville de France s’est offert un food court d’envergure, qui ne désemplit pas (1,7 millions de personnes accueillies sur la Cartoucherie depuis l’ouverture en septembre). 13500 m2, près d’une trentaine de commerces de bouche et autres cantines mais aussi une salle de sport gérée par l’UCPA, un mur d’escalade, des écoles de cirque, de breakdance et de cuisine, une librairie et des espaces de coworking. Le tout dans les grandioses halles rénovées de l’ancienne friche industrielle de la « cartoucherie » dont l’activité industrielle a cessé en 2005. Mais revenons à table. Les tables. De bon matin, un café chez le torréfacteur Acapella, un tour à l’Epicerie et quelques brioches chez les Frères Chapelier. Sur le pouce ou attablé, un livre en main après être passé à la librairie L’Autre Rive, ou entre amis, midi, apéro ou soir, les ripailles peuvent commencer. Ripailles d’ici et d’ailleurs. Un smashburger, un ceviche, des mezzés libanais, un Bao Bun, un poulet à la portugaise, quelques pintxos et du jamon, de la pasta et des pizzas, les Halles font voyager de Saigon à Taipei, de Bamako à Naples en s’arrêtant à Donostia. Sans oublier de savourer les incontournables du terroir français en passant par le Cassoularium qui honore le cassoulet occitan mais aussi les farçous et l’aligot, les crêpes, galettes et gaufres bretonnes Chez Yfig ou encore en s’attablant devant le traditionnel Bouillon des Halles par Yannick Delpech qui revisite les incontournables bistrotiers entre blanquette et andouillettes. Une boucherie, une charcuterie, un fromager, un poissonnier-écailleur complètent le menu (ou s’emportent après emplettes). On arrose le tout des Canons de La Daronne – la daronne semble aimer le chardonnay limouxin et privilégie les vins d’Occitanie -, ou au Bar Central entre sélection de bières et mixologie. Bref, il y en a pour tous les goûts – c’est le principe du foodcourt -, le long de grandes tablées à la bonne franquette. Les Halles sont désormais inscrites dans le paysage de la restauration toulousaine, dans la grande halle sous la nef ou en terrasse.
Les Halles de la Cartoucherie
10 place des chartes des libertés communales – 31300 Toulouse
> https://halles-cartoucherie.fr
Chez Joseph, bistrot de grand-mère
Exit Jérôme, bonjour Joseph !Ceux qui ont connu les grandes heures du « Saint Jé » au 21 rue Saint-Antoine du T il y a plus d’une décennie reconnaitront l’adresse mais découvriront le concept de ce tout nouveau restaurant du centre ville. Ici désormais, point de tapas mais des petits plats, pas de cuisine fusion mais de la tradition ! Repris par Ritchy Hallows, petit-fils des propriétaires historiques de la bâtisse, accompagné de Charles Meurin, connu dans l’évènementiel toulousain, le lieu baptisé du prénom du fameux ancêtre se pose entre bistrot et cantine, bar à vins, à bières et à gins. Au menu : oreille d’éléphant, sauté d’agneau de Pierrette, magret aux figues, côte de bœuf mâturée et la Saucisse O Maitre pour 4. Avec les desserts de la pâtissière Violette, banoffee, pain perdu et mousse au chocolat, pour finir. Le tout venu de petits producteurs locaux, en sauce et anti-gaspi, avec concert et happy hours certains soirs et surtout la volonté de célébrer la cuisine de grand-mère et les petits plats bien franchouillards.
21 Rue Saint-Antoine du T – 31000 Toulouse
> www.chez-joseph.fr
Chez Jacques
Les prénoms anciens sont à la mode… Jacques est né d’un brainstorming intense inspiré de l’esprit de la bonne franquette et de l’envie d’un nouveau concept au sein du groupe All For You, plutôt connu sur la place toulousaine pour ses adresses branchées (Ma Biche sur le Toit, L’Envol, La Compagnie Française, Barbaque…). Chez Jacques, à Fenouillet, Balma et Blagnac, l’ambiance oscille entre bouillon à la française et pub à l’anglaise avec les boiseries comme décor et les plats bistrotiers sur la table. Œuf mayonnaise, céleri remoulade (si, si), brandade et blanquette, entrecôte ou bavette, cuisse de canard confite, gratin de coquillettes et profiteroles, on se croirait presque à la maison, c’est bon et (très) copieux. Et les produits sont annoncés sourcés chez les producteurs locaux ou maisons de bouche toulousaines bien connues. En lieu et place des anciens Courtepaille (rénovés et relookés) avec leurs célèbres toits de chaume, cette nouvelle chaîne de brasserie sans chichi est parfaite en famille, pour un déjeuner rapide, ou entre amis un soir de retransmission de match ou lors d’un concert. Comme chez un cousin Jacques sympa qui nous convie à sa table. A noter, la prochaine ouverture pour All 4 You sera au sein de la Cité des Chercheurs avec Les Jardins de la Compagnie, une brasserie italienne.
32 rue Seveso – 31150 Fenouillet
6 avenue Charles de Gaulle – 31130 Balma
> https://pub-jacques.fr/
FlashBack Café
Un lieu atypique, entre café-théâtre et bistrot : le Flashback Café associe une scène ouverte et un restaurant de quartier, le tout face au Canal de Brienne et à deux pas de la Garonne. Au menu : des œufs meurette, du burger de bœuf, de la tête de veau et des tapas sans prétention entre sardines et stick de mozza. Au programme : du stand-up, du karaoké. Le tout dans dans un esprit revival des années 50 aux années 90.
5 All. de Brienne – 31000 Toulouse
> https://flashbackcafe.fr
On en parle
Le Gaïa, ouvert par les rugbymen Antoine Dupont et Pierre-Louis Barassi, au cœur de la Cour Baragnon ;
Le Garçon Sauvage, menu du midi et plats à partager le soir, le tout avec vue sur la cathédrale Saint-Etienne ;
Chez Gardel, nouveau restaurant des Carmes en hommage à Carlos et à la cuisine argentine ;
Gram’s, restaurant aux racines aveyronnaises tenu par Laura Pelou, Jeune Talent Gault & Millau 2021 ;
La Couleur du Renard, quartier Saint Aubin, dont le brunch est couru ;
Le mythique Bibent, repris par Esprit Pergo et La Dépêche…
Pour le goûter : Mioum !
Des biscuits sains pour un corps sain. Telle pourrait être la devise de la jeune et prometteuse marque Mioum qui élabore des goûters savoureux mais diététiquement corrects. Lancée en 2022, Mioum est issue de la réflexion menée par Cédric et Robin dans le cadre de leur projet de fin d’études à l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan : proposer une alternative aux goûters trop caloriques et/ou écologiquement discutables voire mauvais au goût. De là sont nés des cookies revendiquant le 100% végétal et intégrant de la farine de haricots blancs, des légumineuses diététiquement (riches en fibres et protéines végétales) et environnementalement (nécessitant peu d’eau et produisant peu de gaz à effet de serre) recommandables. Cerise sur le cookie : c’est bon, et même très bon, notamment le pécan-caramel ou le cranberries-amande ! Pour le printemps, Mioum lance, en précommande sur Ulule, un brownie moelleux à souhait, en emballage individuel, idéal pour les goûters dans le cartable, et des crousti’fruit à la fraise ou à l’abricot. Equipe sympa, packaging fun et pratique et arguments du bon et du sain donnent envie de soutenir ce projet porteur de sens et gourmand.