Youssef Salem a du succès un film de Baya Kasmi
Pour son second long métrage, Baya Kasmi nous plonge au cœur d’une famille française d’origine maghrébine dont le fils aîné devient une célébrité littéraire. Une comédie sensible sur les liens familiaux et la difficulté d’embrasser deux cultures. Une réussite incontestable.
Youssef, quadra avancé, est un écrivain qui court toujours vers un succès qui se refuse. Son dernier livre, Le Choc toxique, est en fait une histoire vraie, celle de sa famille. Certes il a changé les noms et parfois les genres, mais tout est rigoureusement exact. Il l’a écrit un peu à la légère, sans trop y croire. Sauf que Lise, son éditrice, n’en finit plus de faire du buzz. Tant et si bien qu’il finit, au grand dam de son auteur, par décrocher le graal : le Goncourt. Problème, Youssef se refuse à voir sa famille lire ce livre. Précaution inutile, voilà le bouquin primé entre les mains de tout le monde. Malgré les subterfuges littéraires employés, la famille s’y reconnaît parfaitement et lui tombe dessus froidement, y compris son boulanger de frangin qui, lui, a été laissé de côté. Comment se sortir d’un tel engrenage diabolique ? Je vous laisse le soin de le découvrir.
Pour l’heure, le film de Baya Kasmi est drôle autant que généreux. Il passe au peigne fin les aléas de la célébrité tout en épinglant le monde de l’édition littéraire. Il évoque crânement le thème de la double culture : européenne et maghrébine et des difficultés à conjuguer les deux.
Le film est porté par l’interprétation formidablement attachante, lumineuse et émouvante autant que sensible de Youssef par Ramzy Bedia qui trouve peut-être ici son meilleur rôle. A ses côtés, outre une famille « débordante », Noémie Lvovsky est, comme à son habitude, épatante en éditrice survoltée.
Une comédie en rire et sentiment majeurs.