Un établissement alternatif en plein cœur de Toulouse, dans le quartier du Busca, ouvrira ses portes le 1er septembre 2022. Alors que la maison avec jardin de la rue Saint-Denis est encore en travaux, les inscriptions ont déjà commencé pour les deux classes en double niveau, Un CM1/CM2 et une 6ème/5ème. Sont attendus des élèves de tous profils qui n’ont pas trouvé leur épanouissement dans le système traditionnel.
Pour les fondateurs de l’Ecole, Julien et Marie Zévaco, il était important de se tourner vers les pédagogies alternatives d’autres pays, notamment les modèles estoniens et américains : » À l’Ecole de l’Hêtre, seront étudiées les matières préconisées par l’Éducation Nationale le matin et l’après-midi, les élèves basculeront vers des activités artistiques, sportives et culturelles en anglais et espagnol. Chaque élève aura un correspondant anglophone et la plupart des professeurs sont bilingues ou trilingues. Mais le plus important reste de maintenir des classes en petit effectif pour que l’enseignant puisse adapter ses méthodes à chaque élève. «
Parents d’une petite fille neuroatypique ne parvenant pas à trouver un établissement où leur enfant pourrait s’épanouir avec son système cognitif différent de la norme, ils ont voulu créer une école idéale.
Pour Julie Lamboley-Mialon, thérapeute en gestion des émotions et maman d’un enfant TDAH, l’École de l’Hêtre est une réponse évidente et salutaire à la neurodiversité. Elle dispensera chaque semaine des séances de méditation l’après midi dans les deux classes de l’École de l’Hêtre : « C’est un projet de coeur, il était évident pour moi de m’y investir pour offrir une chance de réussite supplémentaire aux élèves ».
Karine Satragno, responsable du Pôle Pédagogique, a rejoint l’aventure et décidé de mettre ses aptitudes au service de la collectivité : « En tant qu’ex prof, je ne me retrouvais pas dans cet enseignement « de masse » si je puis dire, j’étais éreintée de voir que je ne parvenais pas à aider davantage d’élèves. Mon fils est HPI, ça paraît chouette sur le papier mais c’est très compliqué de satisfaire son appétit. L’école traditionnelle ne semble pas y parvenir en tout cas ! »
Une école inclusive et bienveillante pour tout type d’enfants
L’Ecole souhaite créer un lieu de vie pour ses élèves, un jardin avec des jeux, un arbre à insectes, un potager, des salles de classe au mobilier modulable, un labo et un espace plus ludique à l’étage avec des hamacs de yoga, des tapis de sol, des jeux.
« Nous accueillerons des enfants très différents car nous pensons qu’il n’y a pas de profil type ni de norme » explique Manon Darrigo, directrice de l’établissement et institutrice du primaire. « J’aurais adoré avoir accès à une école comme celle-ci car je me suis beaucoup ennuyée à l’école moi-même. Pour moi, la neurodiversité est une richesse et je travaille depuis des années avec des élèves dys, hpi, hpe, apserger, tdah, phobiques mais également avec des élèves plus ‘lambda » qui ne sont pas heureux dans le système classique ».
Un école ouverte donc, que l’enfant ait ou non des difficultés d’apprentissage, que ses parents souhaitent l’inscrire dans une école tournée vers l’international avec un correspondant anglophone, qu’il soit surdoué ou atteint de troubles DYS, L’Ecole de l’Hêtre saura répondre à une demande d’école avec accompagnement adapté. Une école qui considère chaque enfant et prenne le temps de le regarder dans les yeux.
La méthode Juliette Speranza
Les professeurs travailleront main dans la main en mêlant leurs disciplines respectives. Ana Yerno, professeur de yoga fly en espagnol rejoint l’aventure : « Dans les sangles des hamacs, on peut faire travailler le corps bien sûr, mais l’esprit est ouvert, il faut en profiter ! Je ferai travailler des poèmes drums et baguettes en main, pour leur donner le sens du rythme et pour que les mots sortent plus facilement ».
Juliette Speranza, auteure de L’Échec scolaire n’existe pas, enseignera sa méthode à l’équipe pédagogique. Elle déplore que les élèves français passent 864 heures par an vissés sur leur siège alors qu’il existe tant d’autres alternatives. Un record à abattre.
La pratique et l’expérience comme biais d’enseignement
La chimie via la cuisine, l’histoire via la réalité virtuelle, l’espagnol la tête à l’envers, la prise de parole, l’ouverture vers des métiers et des loisirs comme le théâtre, l’art de l’esquisse, le chant, les disciplines enseignées par les compagnons ouvriers, autant de fiches métiers que les élèves pourront tester en pratique face à des intervenants souvent bénévoles.
« Nous sommes pour le partage d’expérience qui offre de meilleures chances de réussite. Nous avons prévu de faire venir des professionnels de la culture, de l’artisanat, de l’art et d’aller les rencontrer pour ouvrir les apprenants à d’autres univers ».
Dans une classe à petit effectif, tout semble envisageable du point de vue des méthodes et des expérimentations. On peut donc s’adonner à des pratiques et expériences impossibles à tenter dans une classe de 32 élèves.
Pourquoi enseigner la SVT dans une salle de classe ?
Pourquoi ne pas lire des poèmes au creux d’un arbre ?
Pourquoi apprendre une langue vivante dans un manuel ?
Pourquoi ne pas expérimenter le Moyen-Age au couvent des Jacobins ?
Autant de questions auxquelles l’Ecole de l’Hêtre souhaite répondre en offrant des heures de cours où l’apprenant sera au centre de l’échange. « On empêche les professeurs de tisser des liens avec leurs élèves, alors que bien souvent, c’est l’affect qui permet aux élèves de s’autonomiser , de faire confiance et de se faire confiance « explique Karine Satragno. N’a-t-on pas eu des dispositions pour une matière parce qu’on a aimé celui qui la dispensait ?
L’Ecole de l’Hêtre cherche à se faire connaître et ouvre 13 places en CM1/CM2 et 13 autres en 6ème/5 ème pour cette année.
Pour toute question ou demande d’inscription :
Tel : 06 13 30 45 14
Réunion d’information le 9/06 à 19h30