L’orchestre d’instruments à vent de Toulouse, autrement dit le Toulouse Wind Orchestra, retrouve enfin le chemin du public les 27 et 28 octobre prochains avec un nouveau programme musical original et consistant. Placé sous la direction de Rémi Durupt, avec la participation de la Compagnie de danse Humanum et de la chorégraphe Léa Pérat, la jeune formation toulousaine poursuit son exploration des répertoires les plus divers.
Créé en 2015, le Toulouse Wind Orchestra est un orchestre d’instruments à vent (et pas seulement, puisqu’il comporte également un pupitre de violoncelles et de contrebasses) déjà bien reconnu et identifié dans le paysage musical toulousain, français et international. Classé troisième mondial au World Music Contest de Kerkrade en Hollande en 2017, l’orchestre a donné depuis sa création une quinzaine de concerts de haut niveau, accompagnant des solistes de grand talent, et proposé à un public conquis des programmes variés et adaptés à un auditoire caractérisé par sa diversité.
Il suit une belle tradition anglo-saxonne qui consiste à animer la vie musicale des régions par l’action d’ensembles d’instruments à vent susceptibles de donner des concerts de plein air. Fondé afin de fédérer les talents toulousains (et ils sont nombreux) en matière de pratique musicale « populaire » au sens noble du terme, le Toulouse Wind Orchestra (TWO pour les familiers) est un véritable orchestre symphonique d’instruments à vent.
Il rassemble ainsi des membres d’orchestres prestigieux tels que l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse ou l’Orchestre National de Lyon, mais également des musiciens d’orchestres militaires (Musique des Parachutistes de Balma, Musique des Forces Aériennes de Bordeaux, Garde Républicaine), des enseignants de conservatoires et écoles de musique ou encore des musiciens s’illustrant sur les grandes scènes de musique actuelle en France ou à l’étranger.
Aux côtés de ces musiciens expérimentés, des jeunes issus du CRR de Toulouse et actuellement étudiants dans des Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse français et étrangers, partagent la scène pour former un orchestre multigénérationnel, véritable source d’expériences. Dirigé par des chefs invités, le Toulouse Wind Orchestra propose un répertoire composé d’œuvres originales et de transcriptions de pièces symphoniques.
Les 27 et 28 octobre prochain, les quelques quatre-vingts musiciens du TWO, placé sous la direction de Rémi Durupt, investit l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines de Toulouse avec un programme particulièrement attractif.
Le concert s’ouvrira sur une œuvre de la compositrice française Ida Gotkovski, Poème du feu, écrit spécifiquement pour orchestre d’harmonie. Elle sera suivie d’une autre œuvre pour ensemble à vent, The Frozen Cathedral du jeune compositeur américain John Mackey, une partition composée à la mémoire du fils d’un ami qui était fasciné par l’Alaska, d’où le sujet et le nom de la pièce. Le concert s’achèvera sur une version pour orchestre d’harmonie du fameux Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky. La Compagnie de danse Humanum illustrera cette partition d’une chorégraphie de Léa Pérat.
Assurément, le TWO innove !
Discographie
Le Toulouse Wind Orchestra utilise les enregistrements effectués lors des concerts publics ou autres pour constituer une mémoire discographique de ses exécutions. L’album qui vient d’être publié comporte un double CD qui rassemble une vingtaine de pièces enregistrées au cours des saisons 2015 à 2019. Comme les chefs d’orchestre changent d’une saison à l’autre, la liste des partitions abordées ici s’accompagne de celle des chefs qui ont participé. Il s’agit de Marc Ursule, Dylan Corlay, Maxime Aulio, Mathieu Romano, Alexandre Young et Léo Margue.
Le programme de cet album couvre une gamme impressionnante d’œuvres parmi lesquelles les extraits des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski/Ravel tiennent une place importante.
On y découvre néanmoins quelques pépites intéressantes comme L’Apprenti Sorcier, de Paul Dukas, des extraits des Pins de Rome d’Ottorino Respighi, de West Side Story, de Leonard Bernstein, ou encore quelques raretés bienvenues comme Dionysiaques, de Florant Schmitt, la suite Pinocchio de Ferrer Ferran, la Symphonic Overture de James Barnes, le Concerto pour hautbois de Gabriel Philippot (joué en soliste par Alexandre Gattet) ou encore le 4ème mouvement des impressionnantes Fanfares Liturgiques, d’Henri Tomasi.
Exécutées avec précision, musicalité et enthousiasme, toutes ces œuvres méritent le détour. A noter également l’excellente qualité technique des enregistrements.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse