Avec Light of My Life, Casey Affleck met en scène l’errance d’un père et de sa fille dans un monde où les femmes ont été éradiquées par un virus.
Dans un futur proche, la population féminine de la planète a été quasi totalement décimée par un virus. En Amérique du Nord, un père et sa fille, Rag âgée de onze ans, errent dans les bois, survivent de peu, se réfugient dans des maisons abandonnées. L’homme fait passer la gamine pour un garçon. Les rares femmes ayant survécu semblent être traquées et parquées dans un monde où certaines villes paraissent fonctionner sur un mode minimal. Deuxième long-métrage réalisé, mais aussi écrit et interprété, par Casey Affleck, Light of My Life évoque largement Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron (autre dystopie où là l’humanité ne connaît plus de naissances) et La Route de John Hillcoat (un homme et son fils dans un monde post-apocalyptique) d’après le chef-d’œuvre de Cormac Mc Carthy. Pour dépasser ces références écrasantes, il fallait que Light of My Life impose sa singularité et sa nécessité.
Hélas, il n’en est rien au fil des deux heures de ce film trop long, lent, répétitif. Si les deux acteurs principaux, Casey Affleck et Anna Pniowsky, sont excellents (en particulier la jeune comédienne), le vide du scénario et une mise en scène quelconque (malgré la belle photographie de Justin Kurzel) décuplent l’ennui de plomb distillé par cette fable pesante ne négligeant pas le pathos. Le dernier plan est très beau, mais la dernière réplique – «C’est une divine aventure» – ne résume en aucun cas ce film dispensable.
François David
Light of My Life de Casey Affleck avec Casey Affleck, Anna Pniowsky, Elisabeth Moss. Durée : 1h59.