Arnaud Cathrine publie Romance aux éditions Robert Laffont, une histoire moderne et poignante qui scrute les premiers frissons de l’amour.
Vince est un adolescent de 16 ans. Romantique, cool, un brin bagarreur, il assume sa vie, ses choix. Vince est gay. Et alors ? Où est le problème ? Il n’y en a pas, sauf si on le traite de «pédale», alors là, il voit rouge, il cogne. Sinon Vince est plutôt bien dans ses baskets, entouré de son meilleur ami Octave, de sa confidente Rekia, et de sa mère ultra tolérante avec qui il dialogue ouvertement. Exit donc le cliché de l’adolescent incompris et solitaire. Vince a presque tout ce qu’il désire. Presque. Parce qu’une obsession le tourmente : trouver le grand amour. Tomber amoureux. Etre chaviré. Pour cela, Vince observe les autres garçons, il les capture dans son carnet, cherche leur regard. Qui sait ?
Le premier amour
Et si l’amour était tout près ? Vince aura sa réponse lors d’un voyage à Fuerteventura. Parti avec sa mère, Octave et la mère de celui-ci, la promiscuité et la langueur des vacances vont redistribuer les cartes. Et lors d’une nuit d’ivresse, Octave et Vince vont découvrir la puissance des corps, la force des sentiments. Un secret qui devient excitant, aventureux. Vince vit enfin l’amour, celui qui donne le vertige et arrête le temps. Mais voilà, il faut quitter l’île, les jours d’insouciance et rentrer… revenir à la réalité. Cet amour clandestin pourra-t-il alors survivre et se vivre au grand jour ?
Arnaud Cathrine explore toutes les émotions de Vince, millimètre par millimètre. Il suit l’oscillogramme de ses sentiments, de l’extase absolue aux abysses de la tristesse. Un premier amour qui flamboie et glace de stupeur. Et cela grâce à la fougue stylistique d’Arnaud Cathrine. Vince est un personnage émouvant, fort, un être sans concession, qui rappelle tant le Vincent d’Hervé Guibert dans le roman Fou de Vincent. Un presque homonyme ? Peut-être. En tout cas, ce roman ne triche pas et donne la sensation d’une course folle que l’on suit avec enthousiasme.
Arnaud Cathrine, Romance, Robert Laffont, 304 p.
Photo : Arnaud Cathrine © Astrid Di Crollalanza