Patrick Foch, réalisateur indépendant et la société de production toulousaine Master Films, ont réalisé un court-métrage artistique pour illustrer la chanson « Nothing left to say », du groupe de rock alternatif américain Imagine Dragons. Partagé sur les réseaux du groupe, la vidéo a atteint 2,9 millions de vues en à peine trois jours.
Dans ces images en noir et blanc, un couple, interprété par Léa Salomon et Gaël Rougegrez, assis à une table, se fait face, se confronte, s’envole tantôt dans les airs, tantôt dans l’eau si bien qu’on en perd parfois ses repères. « J’avais dans l’idée depuis quelques années maintenant, de créer quelque chose autour d’une performance chorégraphique hybride, qu’on ne sache jamais trop dans quel élément on se trouve, donner des contraintes aux danseurs face à la gravité » explique Patrick Foch. « Je voulais que, malgré toutes ces difficultés techniques, cela soit poétique, que les danseurs ne soient pas écrasés par les ces contraintes et qu’au contraire, tout cela paraisse léger et aérien ». Pari réussi. Petit à petit la danse chorégraphiée par Deborah Torres Garguilo, se transforme en véritable ballet aquatique, magique et poétique. Cinq minutes et quarante-quatre secondes durant lesquelles on retient son souffle, se laissant porter par la musique et l’émotion. Le défi était pourtant de taille : apprendre l’apnée à des danseurs professionnels, coachés par le recordman Guillaume Bourdila, et réaliser des prises de vue sous-marines dans la fosse de Ramonville et à la piscine Nakache. « Cela a été des heures de mise en place, de réflexion, de calculs … Il a fallu installer une bâche noire sur les murs de la piscine, trouver des techniques, discrètes pour éviter que les danseurs et objets ne flottent pas et restent fixés au fond des eaux » raconte le réalisateur.
« Nothing Left To Say » : une musique inoubliable
En projet depuis des années dans son esprit, Patrick Foch ne voyait aucune autre musique que «Nothing Left To Say», d’Imagine Dragons, pour accompagner son film. Sortie il y a huit ans dans leur premier album, cette musique n’est vraiment connue que par les fans de la première heure. Un choix judicieux puisque les paroles, la mélodie collent parfaitement aux images : « j’ai toujours imaginé ce projet avec cette musique, c’était une évidence. Quand j’écoutais ce morceau, que je fermais les yeux, les images apparaissaient. On a donc contacté le manager du groupe et, contre toute attente, ils ont adoré et nous ont laissés totalement carte blanche. On était régulièrement en contact pour les tenir au courant de l’avancée du projet » explique le réalisateur en souriant.
Une fois terminé, le court-métrage leur a été envoyé. Ils ont alors décidé de le poster sur leur chaîne Youtube et de le partager sur leurs réseaux. En trois jours seulement, cet « art film » a été visionné plus 2,9 million de fois. « C’est un véritable cadeau mutuel qu’on s’est fait ». La puissance des mots de Dan Reynolds (chanteur et auteur du groupe), raisonnent en écho dans l’interprétation artistique des deux danseurs. « Nous avions une magnifique page blanche à écrire tout en rentrant, respectant l’univers du groupe. C’est une liberté que nous avons savourée et que nous savourons encore », conclut le réalisateur.
Un projet ambitieux qui porte ses fruits et une belle visibilité à la société Master Films, qui, via sa cellule créative, son « Lab », a engagé beaucoup de moyens financiers et humains, afin de laisser place à la créativité de leurs réalisateurs. « Nous voulions leur permettre de pouvoir s’exprimer en dehors des commandes que nous pouvons avoir. Qu’ils puissent jouir d’une totale liberté artistique, et faire part de plus d’audace et que tout cela créé une dynamique interne » explique Catherine de Capèle, productrice. Une expérience de tournage inédite pour une majorité de l’équipe, « magique, où chacun, à son poste vivait les choses avec passion. Durant laquelle tout s’est construit dans une osmose la plus totale ».