Les Filles du docteur March un film de Greta Gerwig
Cette nouvelle adaptation pour grand écran du roman-culte américain de Louisa May Alcott ouvre en fanfare le ban cinématographique 2020.
Lorsque sont publiés en 1868 les deux tomes des Quatre Filles du docteur March, leur auteur, Louisa May Alcott (1832-1888), ne se doute pas que cette histoire plus ou moins inspirée de sa propre famille, va faire le tour de la planète et demeurer plus de 150 ans après l’un des romans culte de la littérature américaine. Succès oblige, ce roman sera traduit dans plus de cinquante langues et adapté au théâtre, à la télévision, au cinéma, en dessin animé et même porté sur la scène lyrique, comédie musicale incluse.
La présente adaptation pour le cinéma, la quatrième après l’emblématique signée George Cukor (1933), puis celles de Mervyn Le Roy (1949) et Denise Di Novi (1994), est structurée selon un savant mais parfois déroutant système d’allers et retours dans le temps. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas cette famille mythique, voici donc la maman, Marmee (Laura Dern), et ses quatre filles : Jo (la révélation Saoirse Ronan), Meg (Emma Watson), Amy (Florence Pugh) et Beth (Eliza Scanlen), sans oublier Tante March (irrésistible Meryl Streep). Le papa est parti au combat car nous sommes dans le Massachusetts en pleine guerre de Sécession. Autour de ce clan féminin vont bientôt tourner quelques chevaliers servants bien intentionnés. Il y a Laurie (le romantique en diable Timothée Chalamet), Friedrich (le français de l’étape, Louis Garrel) et enfin John (James Norton). Tout ce petit monde nous fait vivre une véritable révolution, raison du succès planétaire de ce livre, celui de la libération de la femme. Car le vrai sujet de ce roman est caché, si peu, derrière des amourettes romanesques. Les femmes peuvent-elles choisir leur destin ? Leur – éventuel – mariage ne doit-il être qu’une question d’argent ? L’émancipation féminine est-elle possible ? Au travers d’une abnégation à toute épreuve, chacune va se découvrir, voire s’accomplir. Dans de magnifiques décors et des costumes tout aussi somptueux, le film de Greta Gerwig, d’un classicisme assumé, conjugue avec subtilité l’humour, la passion, la critique sociale, les sentiments et les émotions en une fresque d’une grande sensibilité qui, bien qu’intimiste, n’en touche pas moins à l’universel. Une belle réussite de cette égérie du cinéma indépendant américain !
Saoirse Ronan – « Liberté » en gaëlique
De parents irlandais, Saoirse (prononcez « sœur-chat » et traduisez « liberté » en gaëlique) est née à New York. Son comédien de papa lui fait découvrir très tôt les plateaux de tournage. C’est donc presque naturellement qu’elle va attraper le virus du cinéma. Elle a tout juste 10 ans lorsqu’elle se retrouve devant une caméra ! C’est le début d’une incroyable carrière, tous genres confondus, semée de nominations et de prix prestigieux ainsi que de rencontres avec des artistes que ne le sont pas moins. Il serait étonnant que son incarnation de Jo dans le film sous rubrique ne soit pas, d’une manière ou d’une autre, saluée par la profession.