Downton Abbey un film de Michael Engler
La célèbre série tv, multi récompensée, nous arrive sur grand écran. Même lieu, mêmes acteurs, même ambiance, même plaisir.
A vrai dire, si vous n’êtes pas familier de la saga Downton Abbey, vous aurez peut-être un peu de mal à vous introduire dans les arcanes de cette famille de nobles britanniques, mais aussi dans les méandres de la foultitude de serviteurs qui sont en fait le sel de cette comédie. Ceci n’est pas rédhibitoire.
Nous sommes donc, cette fois, entre les deux guerres, dans ce manoir devenu aujourd’hui mythique : Downton Abbey. Nous entrons vite dans le sujet. Il est contenu dans une lettre en provenance du Palais de Buckingham : le couple royal va passer une nuit à Downton Abbey lors de son prochain déplacement. Branle-bas de combat chez les Crawley. On nettoie de fond en comble le château. Une commande alimentaire gigantesque est passée à l’épicier du village qui voit là le plus beau jour de sa vie. Du majordome au jardinier, les consignes sont passées et tout s’annonce fin prêt. Sauf que voilà les valets et autres cuisiniers royaux qui font leur apparition, reléguant aux oubliettes le personnel de Downton Abbey, ébahi, frustré, vexé, et pour tout dire en colère. D’autant que le personnel royal est loin de se faire discret et accommodant pour ne pas dire envahissant. C’est mal connaître les petites mains du manoir. Celles-ci vont réserver une surprise aux serviteurs d’importation. Pendant que se prépare malgré tout l’arrivée tant attendue, avec force cavaliers et artillerie de parade, la vie des maîtres de Downton Abbey continue son train, sans se douter une seconde du complot qui se prépare en cuisine. Fidèle au scénario de la série, nous entrons dans l’intimité des lords et des ladies, leur vie de famille, sentimentale aussi, où l’on parle d’héritage, d’enfant illégitime, de princesse malheureuse. Rien n’est oublié à l’appel. C’est le secret de la formule. Avec quelques saillies républicaines, un attentant manqué et ce pauvre Barrow qui se retrouve piégé dans une boîte de nuit clandestine pour homos. Tout cela n’étant qu’un petit aperçu des milles aventures dont le manoir est le théâtre en même temps que le personnage principal.
Pas d’immenses stars au casting, mis à part l’inimitable et irrésistible Maggie Smith en Violet Crawley, mais des comédiens subtils qui ont marqué de leur talent des personnages iconiques d’une civilisation post victorienne. Avec ce mélange savoureux de fracture sociale largement consentie et entretenue qui explique l’engouement des sujets britanniques toujours aussi fort de nos jours pour la famille royale.
Reconstitution littéralement somptueuse, montage millimétré. Un régal !
Downton Abbey – Réalisation : Michael Engler – Avec : Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Maggie Smith…
Maggie Smith – So British, avez-vous dit ?
C’est l’icône du théâtre et du cinéma britannique. Commandeur de l’Empire qui l’a vu naître, docteur Honoris Causa, titulaire de deux oscars, etc, etc, cette actrice aussi populaire qu’exigeante ne débute au cinéma qu’en 1958, elle a 24 ans et possède à son répertoire tous les grands classiques du théâtre de langue anglaise. Capable de s’intégrer magnifiquement dans des blockbusters (Harry Potter), comme de tourner dans des comédies (Indian Palace) ou des drames intimes (Jane), Maggie Smith est la comédienne la plus so british de la planète. Un monument à elle seule !