Plongée dans le sud profond des Etats-Unis, sur des tonalités roots qui sentent bon le bayou de la Louisiane, le delta du Mississippi, et des accents plus actuels funky ou reggae.
Le 29 mai, le plus-que-bluesman Big Daddy Wilson dresse la table Salle Nougaro, à la mode des grands repas familiaux dans les communautés afro-américaines : beaucoup de chaleur humaine, de l’optimisme, et des sourires. Les musiques épicées de son nouvel album Neckbone Stew promettent une de ces soirées inoubliables aux portes de l’été.
Du cœur. Du ventre. Du souffle. On croit tout savoir, tout avoir entendu du Blues et pourtant bien souvent, on se fait rattraper dans l’intime par cette chose vivante, puissante, qui remue, dénude, et réchauffe. Le Blues est cette expérience complexe à laquelle on peut frotter sa peau, perdre son souffle, et jouer tout son cœur.
Ce soir, on balaie les clichés : Big Daddy Wilson ne vient ni pour la leçon de musique, ni pour le quart-d’heure roots. Il a pourtant tout connu de la petite ville pauvre de Caroline du nord, du travail dans les champs de coton et même l’église le dimanche, où il commence à chanter les gospels. Mais le film s’arrête là. Wilson découvre le Blues à 30 ans, en Allemagne, pas loin de la base militaire où il est caserné. Pas sur les routes poussiéreuses du grand sud ou les clubs de Chicago. Avant ça il chantait, oui, plutôt bien, mais c’était de la Soul ou du Funk. Le Blues, c’est tout autre chose. Wilson y entrera par l’illumination, avec cette connaissance du visionnaire qui se nourrit d’intuitions et de la pénétration immédiate de l’essence des choses. Le Blues chante la condition de l’Homme depuis si longtemps qu’il s’affranchit désormais des limites du genre et de ses clichés réducteurs. Alors considérer Big Daddy Wilson comme un simple bluesman ne va pas suffire. Wilson est un messager ; il raconte dans ses histoires ce miracle du Blues, capable dans ses phrases les plus tristes et les plus tragiques, d’insuffler la force de la vie qui renaît.
Côté show, Big Daddy n’est pas en reste : sa voix chaude, proche du baryton, rappelle les timbres classiques du Blues, mais ne se prive pas de dynamiques plus modernes comme celles qu’on peut apprécier chez Poppa Chuby, par exemple. Big Daddy soutient lui-même la cadence avec quelques percussions et souligne l’une ou l’autre mélodie de sa guitare de gaucher. Dans la team pour la tournée, des musiciens qui connaissent leur affaire, quasiment biberonnés depuis l’enfance avec ce son bien rond des studios et des clubs à danser du Deep South.
Cesare Nolli- guitar,
Paolo Legramandi- bass,
Nik Taccori- drums
Du beau monde à la maison : Wilson vous attend chez lui.
Pour réserver, le site de la Salle Nougaro de Toulouse.