Pour son concert du 12 janvier prochain, l’Orchestre national du Capitole et son directeur musical Tugan Sokhiev poursuivent leur exploration de l’œuvre symphonique de Chostakovitch. En outre ils invitent de nouveau un artiste dont l’extrême jeunesse et le talent rendent optimiste pour l’avenir de la musique. Le violoniste Daniel Lozakovich, né en 2001 à Stockholm, fera ainsi sa deuxième apparition à la Halle aux Grains, après l’ardent Poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson avec lequel le jeune prodige avait fait ses premiers pas à Toulouse en janvier 2017.
Le jeune violoniste suédois Daniel Lozakovich – Photo Sergey Andreev –
Tout en poursuivant ses études de violon et de musique au Collège du Léman (Genève), le jeune Daniel Lozakovich a déjà une belle carrière derrière lui. Premier Prix du Concours international Vladimir Spivakov en 2016 et lauréat de nombreux autres grands concours internationaux, il se produit à travers l’Europe entière avec l’Orchestre national de France, l’Orchestre philharmonique de Radio-France, le Royal Stockholm Philharmonic, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre du Mariinsky etc., sous la baguette d’Adam Fischer, Vasily Petrenko, Leonard Slatkin, Robin Ticciati ou encore Valery Gergiev, avec lequel il a lié une forte amitié artistique depuis leur premier concert commun en 2015. Cette saison, il débute avec l’Orchestre de Boston à Tanglewood, puis réalise une tournée en Asie avec Valery Gergiev et le chef d’orchestre colombien Andrés Orozco-Estrada. Il est réinvité à se produire avec le Royal Stockholm Philharmonic, l’Orchestre philharmonique de Radio-France puis donne un récital au Théâtre des Champs-Élysées ainsi qu’à la Tonhalle de Zurich. Habitué de nombreux festivals internationaux, Daniel Lozakovich a été régulièrement invité au célèbre « Progetto Martha Argerich » de Lugano, aux « Sommets musicaux » de Gstaad, au Festival de Pâques de Moscou, au Festival de Colmar, au Festival Gergiev de Rotterdam et aux « Nuits blanches » de Saint-Pétersbourg. Musicien de chambre recherché, il collabore avec les pianistes Emanuel Ax, Khatia Buniatishvili, ou avec des collègues tels Ivry Gitlis, Shlomo Mintz et Renaud Capuçon.
Le 12 janvier prochain, le jeune musicien sera le soliste du célèbre Concerto pour violon et orchestre n°1 de Max Bruch, datant de 1868. Il s’agit là de la partition de loin la plus connue du compositeur et l’un des grands concertos romantiques allemands pour violon, avec ceux de Ludwig van Beethoven, Felix Mendelssohn et Johannes Brahms. Son style s’avère d’ailleurs assez proche de celui que Brahms a conféré à son propre concerto pour violon composé dix ans plus tard (1878). Ces deux partitions ont d’ailleurs été créées par le même soliste, Joseph Joachim.
La Symphonie n° 4 de Dimitri Chostakovitch complètera le programme de ce concert. Avec cette œuvre Tugan Sokhiev poursuit son exploration des symphonies du grand compositeur soviétique. Si les démêlés de Chostakovitch avec le régime stalinien sont connus, son intérêt pour les avant-gardes des années 1920 reste à redécouvrir. Composée entre 1934 et 1936, quelques mois avant la condamnation du compositeur par les autorités, la Symphonie n°4 fut créée seulement en 1961. Elle explore brillamment les aspirations modernes de celui qui était encore un musicien d’avenir. Se composant de trois mouvements, elle présente une structure assez inhabituelle, le côté massif des premier et dernier mouvements encadrant une partie centrale bien plus courte et plus détendue. Rappelons que Tugan Sokhiev et l’Orchestre national du Capitole ont pour projet de réaliser en quelques saisons l’intégrale des symphonies de Chostakovitch et d’en effectuer une captation audio-visuelle gravée ensuite sur DVD. Un grand défi !
Signalons enfin que cette Symphonie n° 4 de Chostakovitch sera également donnée le 13 janvier à la Halle aux Grains au cours du concert gracieusement offert aux étudiants des Universités toulousaines.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre national du Capitole
Tugan Sokhiev (direction)
Daniel Lozakovich (violon)
vendredi 12 janvier 2018 (20h00)
Halle aux Grains
Tugan Sokhiev © Marco BORGGREVE
Daniel Lozakovich © Sergey Andreev