Après une saisissante ouverture de saison sous la direction de Tugan Sokhiev, la phalange symphonique toulousaine reçoit deux personnalités musicale atypiques et complémentaires. Le grand pianiste américain Richard Goode, qui occupe le devant de la scène depuis quelques décennies, sera le soliste de cette soirée. Quant au chef d’orchestre russe Maxim Emelyanychev, qui dirigera ce concert du 5 octobre, il fait des débuts fracassants dans le monde des jeunes artistes de la baguette.
Le grand pianiste américain Richard Goode
Interprète majeur de la musique classique et romantique, Richard Goode est régulièrement invité par les plus grands festivals et salles de concerts d’Europe et d’Amérique, jouant en soliste avec quelques-uns des meilleurs orchestres du monde. En récital, il est invité à plusieurs reprises au Festival international d’Édimbourg, au Festival Piano aux Jacobins et, en 2017, il débute notamment au Festival de Verbier. Cette saison, il joue en récital dans la série des « Grands Interprètes » du Lincoln Center. Son dernier enregistrement, le Concerto pour piano n°5 de Beethoven, avec l’Orchestre du Festival de Budapest sous la direction d’Iván Fischer (2009), a reçu un accueil critique exceptionnel. Enseignant très recherché par les jeunes musiciens, il tient la chaire internationale de piano à la Guildhall School of Music and Drama de Londres.
Il sera à Toulouse le soliste du Concerto pour piano et orchestre n°18 de Mozart, achevé le 30 septembre 1784 et joué par le compositeur lui-même devant l’empereur Joseph II. Selon ce que rapporte Leopold Mozart, le père de Wolfgang à Nannerl, sa sœur, l’empereur se serait levé et aurait secoué son chapeau en criant : « Bravo Mozart ».
L’ensemble du concert sera donc dirigé par Maxim Emelyanychev. Ce jeune chef prodige s’est déjà produit à Toulouse, à la tête de l’Orchestre national du Capitole, le 16 juin dernier lors d’un concert caritatif parrainé par le Rotary Club, concert au cours duquel il a fait forte impression.
Né en 1988 dans une famille de musiciens, Maxim Emelyanychev est passé par le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avant d’obtenir de prestigieux prix internationaux au Concours Hans von Bülow en 2012 ou bien encore au Concours de clavecin Musica Antica en 2010. Car cet artiste complet pratique aussi bien le clavecin que le piano et s’intéresse à toutes les musiques. Chef principal de l’orchestre baroque Il Pomo d’Oro, il entretient à sa tête une activité foisonnante, au concert comme à l’opéra. Sa carrière de chef symphonique prend son essor au plan international avec le Sinfonietta Sofia, le Sinfonia Varsovia, le Real Orquesta Sinfonica de Séville, l’Orchestre national d’Espagne. Cette saison, il dirige l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre symphonique Giuseppe Verdi de Milan, le Royal Liverpool Philharmonic, l’Orchestre national de Bordeaux, l’Orchestra della Svizzera Italiana et l’Orchestre symphonique de Saint-Pétersbourg.
Maxim Emelyanychev a choisi d’entourer le concerto de Mozart de deux œuvres de Felix Mendelssohn : l’Ouverture « Les Hébrides » et la Symphonie n° 3 dite « Ecossaise », deux partitions majeures inspirées au compositeur par ses voyages effectués en Grande Bretagne. Un voisinage somme toute d’une grand cohérence musicale.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre National du Capitole
Richard Goode © Steve Riskind
Maxim Emelyanychev © Emil Matveev