Chaque mercredi, nous évoquons à travers une vidéo une chanson connue ou méconnue, revisitée ou immortalisée.
The Girl from Ipanema par Frank Sinatra et Antonio Carlos Jobim
Voici deux génies de la musique du XXème siècle. À notre gauche « The Voice », le plus grand chanteur de la Terre à la Lune. À notre droite le créateur de la bossa nova – avec Vinicius de Moraes – et de quelques-uns des standards qui ont fait le genre parmi lesquels Corcovado ou The Girl from Ipanema. Nous sommes en 1967 et les deux hommes viennent d’enregistrer leur premier album en commun orchestré par Claus Ogerman. Pour les besoins d’une émission de télévision, ils interprètent un medley dont sont extraites ces deux petites minutes d’une grâce et d’une magie absolues.
Mise en scène épurée : l’Américain et le Brésilien assis face à face, une table basse et un cendrier pour recueillir éventuellement les cendres nonchalantes de Frankie. Costumes et nœuds pap’ noirs, chemises blanches. Jobim caresse sa guitare et donne de temps en temps la réplique à son partenaire qui l’encourage. La classe et l’élégance éclaboussent chaque image, nuage de fumée de cigarette comprise. Coolitude, douceur, harmonie. Une pincée de saudade en prime.
« Ol’ Blue Eyes » pouvait tout chanter : Cole Porter, Gershwin, Irving Berlin, Burt Bacharach, Joni Mitchell, Art & Garfunkel… Les orchestres de Nelson Riddle, Count Basie ou Quincy Jones ont accompagné des chansons qu’il s’appropriait avec naturel. Louis Armstrong et Duke Ellington ont joué à ses côtés, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan ont signé avec lui d’autres duos d’anthologie. N’oublions pas le Rat Pack, mais citer tous les grands artistes ayant croisé la route de celui qui a fait de Fly Me To The Moon, Strangers in the Night, My Way ou New York, New York des classiques indépassables est ici impossible. La bossa allait également bien au teint du crooner maître en swing. La preuve…