Si vous cessez vos activités quelques instants et pensez à la scène musicale toulousaine, il est probable que ce schéma vous vienne en tête : au firmament Claude Nougaro, Fabulous Troubadors en arc-de voûte, Zebda comme piliers puis, se promenant à travers travées, Gold (si vous êtes quarantenaire), Cats On Trees (si vous êtes trentenaire), Bigflo & Oli (si vous êtes vingtenaire). Rapidement esquissée, la scène musicale toulousaine vous semblera, dans sa diversité, très ancrée dans la chanson française.
C’est à ce moment précis que vous devrez vous connecter à OPUS, le webzine musical. Il vous délivrera alors une bonne nouvelle : en terme de scène toulousaine, il vous reste tout à découvrir.
Durant cette consultation, la première chose qui vous frappera, c’est qu’OPUS aime la musique mais surtout les artistes. La page d’accueil leur est intégralement dédiée : pas d’édito, pas de titres, pas de bla-bla, seulement : un mur de photographies, où il suffit de cliquer pour découvrir un projet et un univers. C’est très beau et très ludique.
En haut de page, divers onglets satisferont votre curiosité piquée: une rubrique Interviews, où vous trouverez les réponses des artistes aux questions que vous vous posez, et même aux autres. Une rubrique Playlist aussi, composée tel un panorama sonore 100% toulousain.
Vous constaterez, alors, l’incroyable luxuriance de la scène locale : comme elle est bouillonnante et hétéroclite, ambitieuse et cosmopolite.
Il n’est jamais superflu de rappeler qu’une scène artistique se compose autant de ceux qui y résident que de ceux qui la traversent, que ce soit pour un soir, quelques jours ou plusieurs années.
En choisissant de les représenter tous, les natifs comme les visiteurs, OPUS souligne la différence entre une grande ville (où nombre de gens vivent) et une grande capitale culturelle (où nombre de gens viennent). C’est ainsi que le site accomplit au mieux sa mission : vous révéler la vivacité artistique de votre métropole.
Parce qu’OPUS aime la musique, les musiciens mais aussi leur public, le webzine s’est investi dans une nouvelle entreprise : la production de concerts non amplifiés, joliment dénommés Les parenthèses acoustiques.
Installé dans l’intimité d’une petite salle à la scène délestée de micro, de câble, d’enceinte ou d’ordinateur, vous pourrez vous approcher au plus près des artistes, et de la musique, dans des conditions de dénuement proches du moment de sa composition.
Fatalement, vous penserez que les membres de la rédaction d’OPUS ont beaucoup de chance de faire leur métier. Un clic sur la rubrique Team vous apprendra qu’il ne s’agit pas de chance mais d’amour désintéressé : chez OPUS, tout le monde est bénévole. Vous comprendrez que c’est vous qui avez la chance qu’OPUS existe. Oui, vous avez de la chance. Il serait impardonnable de ne pas en profiter.
Trois question à Rémy Sirieix – Fondateur d’OPUS
Pouvez-vous nous raconter la création d’OPUS ?
OPUS existe depuis un peu plus de deux ans. J’aime la musique, sans être forcément musicien. J’avais été stagiaire au festival Toulouse d’Eté, et avec un ami, Vincent Lasserre, on s’était rendu compte qu’il existait peu de médias qui traitaient de la scène locale émergente.
Je devais mener le projet OPUS avec Vincent, qui n’a pas pu, pour des contraintes de temps. Je l’ai initié seul, puis j’ai rencontré d’autres passionnés via les réseaux sociaux, surtout Twitter. Maintenant, nous sommes sept dans l’équipe : des professionnels de la communication comme moi, mais aussi un cuisinier, un biologiste et une infirmière. Nous sommes quatre rédacteurs et trois photographes, et on se partage l’agenda. Parce que nous sommes tous bénévoles, avec des métiers à côté, on travaille surtout par Facebook. Ça nous prend énormément de temps, mais quand c’est une passion, tu ne comptes plus. Le grand avantage de cette gratuité, c’est la liberté qu’elle offre. Nous écrivons ce que nous voulons, sans rien devoir à personne.
Notre grande motivation, c’est d’être au cœur de la création. Notre axe, c’est la découverte musicale.
Ce qu’on veut, c’est encourager les gens à découvrir des artistes et à aller les voir en concerts. Notre seule ligne directrice, c’est de ne jamais parler d’un projet qu’on n’aime pas. Les artistes émergents ne sont pas encore mûrs, il nous semble nécessaire de ne pas les critiquer trop vite -et puis tant de gens le font déjà.
On parle donc des artistes locaux qu’on aime, mais aussi des artistes qui viennent en concert à Toulouse, ce qui nous permet de mettre en avant différentes salles, comme le Métronum, qu’on adore, ou le Bijou, qui ose des programmations courageuses.
Comment sont nées les Parenthèses acoustiques ?
A force de voir des concerts, l’équipe d’OPUS a eu envie d’en organiser. J’adorais les concerts en appartements de l’association JERKOV. Je trouvais qu’il se passait quelque chose de spécial quand les groupes jouaient en acoustique. L’acoustique crée une proximité entre l’artiste et le public. C’est comme mettre les chansons à nu. Je trouvais ça très beau.
Je n’ai pas encore vu à Toulouse de concerts en acoustique totale. On a eu envie de le faire. C’est une grosse contrainte pour les groupes, mais aussi source de création supplémentaire. Par exemple, Ainamaty et Budapest*, qui sont notre premier concert, ont dû recomposer une partie de leur répertoire spécialement pour cette occasion.
Le concert aura lieu le dimanche 2 octobre chez ADHF, à Saint-Cyprien. L’équipe d’ADHF est une rencontre qui tient du hasard. Une personne pour laquelle je travaillais quand j’étais étudiant m’avait, à l’époque, parlé d’ADHF, ce lieu éminemment musical où l’on peut apporter ses propres vinyles pour les écouter sur des platines haut-de-gamme. J’ai gardé cette information en tête, et un jour où nous cherchions un endroit pour filmer des sessions acoustiques, j’ai repensé à eux. J’y suis allé le mercredi soir pour une cession le samedi : ils ont accepté immédiatement.
Quand on a recherché un lieu pour produire les parenthèses acoustiques, ADHF s’est inscrit comme un vrai partenaire, non seulement en accueillant les concerts, mais en proposant de les enregistrer et d’offrir l’enregistrement aux personnes présentes.
C’est une boutique magnifique, tenue par des passionnés de musique, mais surtout de son. On a décidé de faire le concert le dimanche après-midi, dans un esprit salon, à l’heure du goûter. On proposera des petits gâteaux, des jus de fruits. Ce sera un goûter-showcase-concert acoustique-unplugged.
Que voyez-vous dans le futur d’OPUS ?
Au moins deux autres parenthèses acoustiques. On ne sait pas encore avec quel groupe, ni où, mais on y travaille.
Au niveau du site, on aimerait devenir un référent local, comme peut l’être l’agenda Clutch, qu’on adore. Si on arrive à devenir un quart de Clutch, ce serait déjà génial. Si on peut devenir un beau levier pour la scène locale, ce serait génial aussi.
Dans l’idéal, on aimerait organiser un festival, mais c’est encore trop tôt pour y penser. On avance à petits pas. Pour l’instant, on ne peut pas faire plus : on prend sur notre temps personnel pour faire vivre OPUS, et on donne déjà le maximum. Tout le monde est bénévole. Les billets vendus aux concerts servent uniquement à rétribuer les artistes.
On avance doucement, mais avec beaucoup d’envie. Nous sommes une équipe de passionnés de musique, de curieux. OPUS est un média de découverte pour les lecteurs, mais aussi entre membres de l’équipe, les uns pour les autres. On aime se surprendre et être surpris. Nous vivons dans une ville où il se passe beaucoup de choses musicalement. Il y a énormément de structures incroyables. Nous les remercions de proposer autant. Maintenant, nous aussi nous voulons proposer des choses.
Eva Kristina Mindszenti
Portrait de Rémy Sirieix © EKM
Site: http://opus-musiques.fr/
Facebook: https://www.facebook.com/opusmusiques/
Twitter : https://twitter.com/opusmusiques?lang=fr
*Ainamaty et Budapest en concert chez ADHF
le dimanche 2 octobre à 15h45
6 rue du Pont-Vieux – Quartier Saint-Cyprien.