Chaque mercredi, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir un film américain passé inaperçu lors de sa sortie.
Il serait dommage de réduire l’œuvre de Peter Berg à certaines grosses productions (Le Royaume, Hancock, Battleship, Du sang et des larmes) qui, bien que remarquables dans l’ensemble, occultent son Friday Night Nights réalisé en 2004 et inédit en salles chez nous.
Le film donna lieu deux ans plus tard à une formidable série télévisée, riche de cinq saisons et de soixante-seize épisodes, également conçue par Peter Berg, mais qui contribua également à l’oubli du film « originel ». C’est d’ailleurs une expérience étrange que de voir le long-métrage après la saga télévisuelle qui prit le temps durant plusieurs années de développer la destinée de personnages incarnés notamment par les épatants Kyle Chandler, Connie Britton, Michael B. Jordan, Taylor Kitsch ou Jesse Plemons. Le film ne souffre pas cependant de la comparaison, il est une autre version de cette histoire mettant en scène une équipe de football de lycée du fin fond du Texas dans le championnat universitaire.
Nous voici en 1988 dans la bourgade d’Odessa où un nouveau coach, Gary Gaines (le toujours grand Billy Bob Thornton) prend les commandes des Permian Panthers en quête du titre de champion. Dès le premier match, le meilleur joueur de l’équipe se blesse gravement et le coach va devoir à la fois s’intégrer dans ce coin d’Amérique très « Red Neck » tout en mobilisant ses jeunes troupes. Que ceux restés hermétiques au football américain (dont les règles sont à peine plus compréhensibles pour un Européen que celles du base-ball) ne boudent pas pour autant ce Friday Night Lights à la fois spectaculaire dans ses scènes de jeu et intimiste.
Le film baigne dans une lumière crépusculaire, un parfum de tragédie antique rôde, la bande-originale de Brian Reitzell (collaborateur attitré de Sofia Coppola) convoque aussi Explosions in the Sky, Daniel Lanois, Public Enemy ou The Stooges. Autour de Billy Bob Thornton, les jeunes Lucas Black, Garrett Hedlund, Derek Luke ou Jay Hernandez tiennent leur rang. Amber Heard passe par là, ce que l’on ne regrette jamais. Connie Britton aussi, on la retrouvera dans la série. Friday Night Lights nous parle de la jeunesse, des promesses non tenues, de la décence de gens ordinaires. Allez, sur le terrain…