« The Finest Hours », un film de Craig Gillespie
Les scénaristes doivent sérieusement manquer d’inspiration car de plus en plus nombreux sont les scénarios dont la trame s’inspire, de près ou de loin, d’événements réels. Le dernier opus de l’Australien Craig Gillespie appartient à cette cohorte de films dits « historiques ». Celui-ci à l’avantage de nous apprendre, du moins à la plupart d’entre nous j’imagine, comment, sur une barque en bois de 11 mètres, un équipage de quatre hommes, des garde-côtes, est parti en pleine tempête, de nuit, sauver l’équipage d’un super tanker de 150 mètres de long, le SS Pendleton, brisé en deux au large de la Côte Est des Etats Unis.
C’était le 18 février 1952. Sur les 33 membres du personnel de bord encore en vie, 32 furent sauvés grâce au courage, à la témérité aussi, au professionnalisme certainement, à l’abnégation assurément et à l’incroyable volonté de toute manière, du capitaine Bernie Webber et de ses trois hommes d’équipage. Sur cette barque de sauvetage prévue pour 12 maximum, ils reviendront 36. Au mépris du règlement…
C’est cet acte héroïque que met en scène Craig Gillespie avec un certain talent, surtout pour les prises de vues maritimes dont les ¾ ont été tournées dans un gigantesque bassin. Demeure, et c’est l’une des faiblesses de ce film, la trame romanesque, hautement improbable.
L’autre point faible est certainement la direction d’acteur. Malgré un sujet « adrénalinesque », les personnages principaux sont d’une mollesse incroyable. Les yeux baissés, la voix tremblante, ils n’ont pas exactement ce que l’on appelle l’étoffe des héros…dans ce film s’entend. Chris Pine, le célèbre Kirk de Star Trek, est désespérant en Bernie Webber. Ce dernier méritait une toute autre incarnation !
Robert Pénavayre