« Pride », un film de Matthew Warchus
Sorti mi-septembre, ce film a connu un certain succès puis a disparu de l’affiche. Un peu vite à vrai dire. Le revoici pour tout le mois de novembre dans les cinémas Utopia de Toulouse et de Tournefeuille. Et ce n’est pas un hasard. A l’image de réalisations telles que Full Monty par exemple, le dernier opus de Matthew Warchus représente le paradigme de ces comédies sociales dont nos voisins d’Outre-Manche ont le secret. Vous allez rire parfois, sourire souvent, avoir la gorge serrée à plus d’une reprise, mais c’est une dynamique formidable, un élan irrépressible qui vont vous dominer. Cet élan, c’est celui d’une joyeuse équipe de gays et de lesbiennes qui, et il n’y a rien de plus historique, a décidé en 1984, en plein milieu de la terrible grève des mineurs anglais, de porter secours à ces travailleurs dont Margaret Thatcher a décrété la disparition coûte que coûte. Ils fondent un mouvement qui s’appelle le LGSM (Lesbians and Gays Support the Miners). Le problème est ensuite de faire passer l’argent de leur collecte au Syndicat, un argent un rien sulfureux… Ils montent tous en camionnette et vont le proposer à une petite communauté de mineurs dans un village perdu au fin fond du Pays de Galle. L’accueil est mitigé, mais finalement l’enthousiasme et la sincérité de cette cohorte colorée finissent par faire tomber les barrières. Un peu à l’image d’un messager pasolinien, elle va révéler aussi bien des secrets. Admirablement interprété par des acteurs peu connus, si ce ne sont Bill Nighy, figure incontournable des seconds rôles britanniques et le jeune George Mackay, qui déjà possède une vingtaine de titres à son tableau de chasse, ce film est un bonheur de tous les instants. Sur des sujets (chômage, SIDA, intolérance, etc.) d’une gravité extrême, il brode des portraits formidables d’humanité. Courrez-y !
Robert Pénavayre