« Promised land », un film de Gus Van Sant
Matt Damon et Gus Van Sant se connaissent parfaitement pour avoir un passé cinématographique commun important, d’une part, et des idées écolos similaires, d’autre part. C’est d’ailleurs sur ce dernier point qu’ils viennent de focaliser leurs talents. Sujet ô combien d’actualité : le gaz de schiste. Voici donc Steve et Sue, respectivement Matt Damon et Frances McDormand, fondant littéralement sur une petite bourgade rurale dont le sous-sol semble retenir le précieux gaz. Mais pour en être sûr et plus tard l’exploiter, il convient d’avoir l’autorisation des propriétaires. C’est leur boulot. Un boulot pas toujours reluisant car bien sûr il est hors de question de tout dire et particulièrement les problèmes de pollution des nappes phréatiques liés à cette exploitation. Mais ces deux-là sont passés maîtres en la matière. Sauf que lors d’une réunion d’information se dresse devant eux Franck (Hal Holbrook), un vieux bonhomme que Steve a le tort de prendre à la légère car le petit vieux en question est un ingénieur de haut vol. Les choses se compliquent encore lorsqu’apparaît dans le paysage Dustin (épatant John Krasinski), un jeune et charmant activiste écologiste qui, au passage, va se mettre entre Steve et une jeune femme qui lui a un rien tapé dans l’œil. Le boss de la compagnie énergétique s’impatiente. Il faut passer à la vitesse supérieure. Et là, Steve va tomber de haut. Bon, allez, ce n’est pas le chef d’œuvre de ce réalisateur à qui l’on doit l’hypnotique Gerry (2002), mais on sent la main d’un cinéaste maîtrisant à la perfection son métier. Ce dernier opus, linéaire dans la forme, ne laissera pas de grands souvenirs, d’autant qu’il se termine de manière assez convenue et, bien sûr, bannière étoilée au vent. Même si le discours est évidemment à entendre.
Robert Pénavayre