Il y a tout juste cent ans…
Il y a des critiques de film qui ont un goût particulier. Pour plein de raisons. Celle que j’écris en ce moment est l’une d’elles. En effet, au moment où mes doigts courent sur le clavier, au moment même mais il y a un siècle, plus de 1500 personnes disparaissaient dans l’Atlantique au cours du naufrage du Titanic. Difficile de ne pas y penser plus intensément que lors de la sortie du film version originale 2D en 1998. D’autant que le film de James Cameron non seulement n’a pas pris une ride, mais, je crois, et passé l’effet « spectaculaire » de sa première sortie, a pris du poids, de l’ampleur et justifie de manière encore plus flagrante, son statut aujourd’hui indiscutable de chef d’œuvre du 7ème art. Vu par plus de 20 millions de spectateurs en France, titulaire de 11 Oscars, cet opus du célèbre réalisateur d’Avatar mérite d’être revu. Bien sûr il y a l’apport de la 3D, bonus non négligeable, mais il y a surtout une vraie et fabuleuse leçon de cinéma. Cadrage, montage, direction d’acteurs, son, lumière, tout ici est du domaine de la référence. Il n’est pas jusqu’au scénario sublimant une somptueuse histoire d’amour au cœur d’une épouvantable catastrophe qui ne soit un modèle de finesse et de subtilité dans lequel se glisse une violente critique sociale (plus de la moitié des passagers de 1ère classe furent sauvés, contre même pas le quart des 3ème classe…). Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Billy Zane et tous les autres sont superlatifs. Et comment ne pas être émus à l’idée de tous ces gens qui prenaient ce bateau pour connaître une vie meilleure en Amérique et qui, quatre jours après leur départ, périssaient noyés dans ce qui reste l’une des plus épouvantables catastrophes maritimes de tous les temps ? C’était il y a un siècle, le monde était sous le choc. En a-t-on pour autant tiré des leçons… ?
Robert Pénavayre
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