Ecouter aussi ma chronique dans l’émission radio « Supplément Week-End » du samedi 25 février 2012.
Avec Amber Heard, Danielle Panabaker, Mamie Gummer, Laura Leigh, Lyndsy Fonseca. Edité en DVD chez Metropolitan Filmexport.
Fin des années 50, la jeune Kristen est internée dans un hôpital psychiatrique. Elle ne tarde pas à découvrir que les lieux sont hantés par le fantôme d’une ancienne pensionnaire. Mais les médecins ne la croient pas.
Voilà, vous l’avez deviné, je ne peux pas vous en raconter plus. Non pas par peur de vous spoiler, mais il n’y a plus rien à dire. Nous sommes dans un pur film de croque-mitaine de la nouvelle génération. Un retour à un premier degré intégral (ce n’est pas plus mal), mais surtout un scénario bas du front se contentant d’aligner des séquences automatisées.
L’histoire ? Kristen essaye de s’échapper. Elle échoue. Kristen ré-essaye de s’échapper. Elle re-échoue. Elle ré-essaye avec une autre fille. Elles échouent toutes les deux. Comique de répétition, tout ça, tout ça.
Deux mots sur le réalisateur. « Big » John Carpenter. Le réalisateur de « Halloween », « New York 1997 », « Invasion Los Angeles », ou encore « The Thing ». Le metteur en scène capable de faire passer un aquarium avec un liquide fluo dans une église pour un sommet du cinéma d’angoisse (« Prince des Ténèbres »). Le même qui livra avec « Christine » une des meilleurs adaptations de romans de Stephen King. Toujours le même qui offre aux férus du cinéma d’aventure un des métrages les plus jouissifs de tous les temps, avec des guerriers chinois lançant des éclairs sur un baroudeur routier en plein Chinatown de San Francisco (« Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin »). Aujourd’hui, Big John n’a plus le feu sacré, et se contente d’apposer son nom sur des remakes insipides et de palper l’oseille en guise de retraite, entre deux parties de jeux vidéo.
Après deux segments oubliables de la collection des téléfilms « Masters of horror », le maître est de retour sur un long métrage, 10 ans après le sympathique « Ghosts of Mars ». C’est peu dire que ce « The Ward » est un Carpenter mineur. A ce niveau, c’est carrément Microcosmos ! Se contenant de livrer une copie très scolaire mais complètement désincarnée, il a juste le mérite de ne pas souiller le genre. Avec des effets à l’ancienne (un maquillage à la limite du risible, quelques éclairs, des travellings qui ont forgé sa légende, soulignés par des sautes sonores pour tenter de réveiller les nombreux endormis), il met en scène un produit calibré mais sans surprise. Difficile d’avoir la dent dure, on applaudit quand même le professionnalisme, mais la passion n’y est plus.
Que reste-t-il du film après le visionnage ? Une fin risible car sentant diablement le réchauffé, un casting d’actrices plutôt agréables (on se calme, il y a bien une scène de douches s’attardant sur ce petit monde, mais même si les dos en gros plan sont très jolis… bref) dont certaines referont parler d’elles assurément, et puis c’est tout. Pour la pétoche devant un univers d’aliénés, revoyez plutôt « L’Antre de la folie », le dernier chef d’oeuvre du bonhomme. Avis aux fans, voyez ce film pour le principe. Les non connaisseurs se contenteront de lancer la lecture en fond, pour se moquer d’un métrage signé par un nom qui ne leur dira rien. Les pauvres.
Thomas Berthelon : http://thomasberthelon.com
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