Détestée et adulée
Après Hoover, voici Thatcher. Les biopics ont décidément le vent en poupe en ce moment sur nos écrans. La réalisatrice, britannique of course, n’a pas un grand parcourt pour l’instant si ce n’est le passage sur grand écran de la comédie musicale Mamma mia ! Avec cette Dame de fer (surnom donné par les Russes à Margaret Thatcher bien avant son accession au 10 Downing street), Phyllida Lloyd s’attaque à une icône de la politique britannique du 20ème siècle. Celle qui dirigea le Parti conservateur de son pays pendant un quart de siècle (!), fut aussi la première et ce jour la seule femme Premier ministre du Royaume Uni de 1979 à 1990. Elle s’illustra par son anticommunisme mais aussi sa puissance de décision lors de la Guerre des Malouines en 1982. Elle réforma l’économie britannique de façon drastique et affronta avec violence les manifestations de mineurs dans les années 80 tout comme les grévistes de la faim de l’IRA. Si ses méthodes sont encore aujourd’hui sujettes à controverses, ce n’est pas le cas de ses résultats. Cela dit, le film sous rubrique se veut apolitique et nous trace le portrait sincère de cette femme exceptionnelle au travers d’une suite de flash-backs. Magistralement monté, il donne à Meryl Streep (en route pour un oscar avec ce personnage) l’un des grands, si ce n’est LE plus grand, rôle de sa carrière. Formidable de sang-froid et d’engagement contre les machos de la Chambre des députés, nous la voyons également de nos jours déambuler, un peu perdue depuis la disparition de son mari, dans un appartement sous haute surveillance depuis qu’une atteinte grave de ses facultés mentales a été décelée. Pathétique mais digne, elle symbolise la suprême volonté d’une personnalité hors du commun qui continue à être autant vénérée que rejetée.
Robert Pénavayre
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