Course contre la mort en 8 minutes
Si vous ne connaissez pas ce réalisateur, c’est un peu normal car son premier long (Moon) n’est inexplicablement jamais sorti sur les écrans français. Son second opus a plus de chance. Et nous avec car c’est un vrai bijou de SF parfaitement maîtrisé et superbement monté.
Aujourd’hui, aux USA, à Chicago plus exactement et dans un train nous conduisant vers cette mégapole. Colter se réveille face à une jeune femme, Christina, qui semble bien le connaître. Situation banale à deux exceptions près : elle l’appelle par un nom qui n’est pas le sien et, surtout, il ne la connaît pas ! Le temps qu’il se mette les neurones en place, le train explose, victime d’un attentat terroriste. Dans la seconde qui suit, Colter se réveille dans une capsule bardée de fils électriques et d’écrans. Sur l’un d’eux, Colleen, officier d’une cellule spéciale de l’armée de l’air, lui indique qu’il va être à nouveau « transféré » dans ce même train, 8 minutes avant l’explosion afin qu’il découvre le terroriste. En fait, les autorités évacuent Chicago car ce dernier a mis au point une bombe hyper puissante qu’il compte faire exploser au cœur de cette ville. Suit une série de flashbacks de 8 minutes au cours desquels l’enquête de Colter avance en même temps que le suspense s’intensifie. Flashbacks qui nous permettent de comprendre qui est Colter. En fait, c’est un pilote d’hélicoptères de guerre, abattu en Afghanistan. Colter est quasiment mort, si ce n’est une partie de son cerveau grâce à laquelle un docteur Frankenstein réalise des expériences pour le compte de l’armée. Ces flashbacks en sont une. Mais l’histoire nous le dit bien, la Créature échappa au docteur…
Porté de bout en bout par Jake Gyllenhaal, formidable de présence et d’intensité, le film de David Bowie junior est d’une redoutable efficacité et pose, en filigrane, la question du libre arbitre. Une réussite qui devrait encourager les distributeurs à programmer ce fameux « Moon » devenu depuis deux ans un long mythique pour tous les geeks de SF.
Robert Pénavayre