A l’occasion des 15 ans de sa disparition, la Bibliothèque de Toulouse accueille jusqu’au 16 février une exposition consacrée à Nino Ferrer. C’est la plus grande rétrospective qui ait été consacré à l’artiste, à l’homme et à son histoire.
Derrière les portes vitrées de la médiathèque José-Cabanis, la photo se dévoile, gigantesque et sublime. Immortalisé par Pietro Pascuttini, Nino Ferrer apparaît, la mèche rebelle, regardant de côté, souriant à la vie. L’auteur-compositeur et interprète de La maison près de la fontaine, dont les refrains résonnent toujours dans nos têtes, fait l’évènement jusqu’au 16 février 2014.
Pour les 15 ans de sa mort, la Bibliothèque de Toulouse, son épouse et muse, Kinou, ses deux fils Pierre et Arthur Ferrari, ont décidé de lui rendre hommage en organisant la plus grande rétrospective qui lui ait jamais été consacrée. A travers l’exposition « Nino Ferrer, il était une fois l’homme », qui débute ce vendredi 15 novembre pour trois mois dans les médiathèques José-Cabanis, Grand M et Saint-Cyprien, c’est l’artiste autant que l’homme qui est raconté. Son parcours, souvent méconnu, ses passions et sa curiosité débordante, bien au-delà de la musique.
Un homme aux multiples facettes
Depuis sa naissance le 15 août 1934 en Italie, son enfance en Nouvelle-Calédonie, ses études d’ethnologie et d’archéologie préhistorique à la Sorbonne, ses années jazz, ses plus grands succès dont Le Sud, sorti en 1975 et qui se vendra à plus d’un million d’exemplaires, son installation deux ans plus tard à La Taillade, dans le Lot où il aménagea son studio d’enregistrement, loin du show-biz jusqu’à son geste ultime en 1998, Nino Ferrer était multiple.
« Nino était quelqu’un de complexe et nous avons voulu montrer ses nombreuses facettes en rendant à la fois un hommage au chanteur, au peintre, au graveur, à l’homme amoureux, au collectionneur de voitures, au père, au poète, à l’amuseur public et au fumeur de cigares qui jouissaient de tous les plaisirs de la vie », témoigne Pierre Ferrari, son fils aîné, commissaire de l’exposition, scénographe et chef décorateur de métier. C’est cette personnalité « riche et complète », au-delà de ce que la mémoire collective a pu retenir, que la médiathèque José-Cabanis, lieu principal de l’exposition, révèle dans une vitrine réunissant des souvenirs et des objets personnels de Nino Ferrer, soigneusement conservés et répertoriés par sa mère Mounette et son épouse Kinou.
Cabinet de curiosités
Le fil de la vie de l’artiste se déroule dans ce cabinet de curiosités, dans lequel on découvre des albums photos, un cahier de mathématiques en italien, des coquillages de Nouvelle-Calédonie, des maquettes de bateaux ou encore sa licence de conducteur de la Fédération française du sport automobile. Comme un travelling panorama sur 64 ans d’existence, en pleine lumière comme en témoignent les costumes de scènes, les affiches de concerts, les pochettes de disque présentées au troisième étage ou dans cet état de « désabusion » qui lui collait à la peau.
Au plus près de l’homme, cette exposition inédite est aussi le théâtre de projections inédites autour de Nino Ferrer, filmé par son grand-père, raconté par des scopitones des années 1960 et des archives de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) mêlant interviews, entretiens et concerts. Des flash-back émouvants, sélectionnés par Arthur Ferrari, son fils cadet qui a suivi ses pas dans la musique et dont le premier album Nuit qui dort sort ce vendredi.
Johanna Decorse
Un article de Touléco
Sur la photo : Nino Ferrer immortalisé par Pietro Pascuttini.
Une expo, trois lieux
Exposition « Nino Ferrer, il était une fois l’homme », jusqu’au 16 février à la Médiathèque José Cabanis, jusqu’au 12 janvier à la Médiathèque Grand M et jusqu’au 21 décembre à Saint-Cyprien avec « Z’avez pas vu Nino ? », une exposition de 24 photos inédites provenant du fonds photographique de l’Ina.
Renseignements sur le site de la Bibliothèque de Toulouse.
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