A couteaux tirés, un film de Rian Johnson
Après avoir signé en 2017 l’épisode 8 de Star Wars, Rian Johnson nous revient avec un film de détective digne du meilleur Agatha Christie. Un régal délicieusement régressif.
Cela s’appelle un whodunit, traduisez : un roman d’énigme classique, en gros : qui l’a tué ! Les héros sont toujours des détectives hauts en couleurs, un brin suffisants et gaffeurs, que l’on a un peu de mal à prendre au sérieux…jusqu’à l’ultime scène. Cette fois, il s’agit de Benoit Blanc (Daniel Craig à hurler de rire quand il se présente, en VO bien sûr). Un commanditaire mystérieux lui a confié une enquête suite à la mort d’Harlan (Christopher Plummer, excusez du peu !), un auteur de polar célébrissime et richissime. Benoit accompagne donc l’inspecteur officiel le jour de l’interrogatoire de toute la famille. Une famille turbulente qui attend avec impatience l’ouverture du testament. Sauf que la lecture de celui-ci est très loin de satisfaire les héritiers légitimes. Et tout cela sous l’œil étonné de Marta (Ana de Armas, magnifique de candeur), l’infirmière du défunt. Hors de question d’aller plus loin, ce ne serait pas charitable et contraire au principe même du genre.
Une mise en scène au cordeau, une distribution hors pair, flamboyante même, dans laquelle Captain America en prend pour une fois plein la figure, tout en restant le gendre idéal (Chris Evans), un suspense aussi énervant qu’amusant, des rebondissements toutes les cinq secondes, mensonges à foison et fausses pistes permanentes, élégant en diable, d’une précision diabolique, ce thriller étincelant, sans renouveler le genre, lui rend ici un hommage brillantissime. Il n’est pas interdit d’y lire en creux une violente satire de l’Amérique trumpiste… Mais ceci est une autre histoire.
Un excellent divertissement.