De retour peu de temps après l’excellent « Dos au mur », Nicolas Rey a signé en janvier dernier avec « Lettres à Joséphine », un opus aussi beau qu’inattendu qui nous prouve une fois de plus que l’auteur est loin de nous avoir tout dit et déborde encore d’amour.
Si vous ignorez l’impatience que l’on ressent face à un nouveau livre de Nicolas Rey, imaginez les retrouvailles avec la plus belle femme que vous ayez connue et les deux minutes qui précèdent vos retrouvailles. Vous avez les mains moites, êtes impatients d’en découdre tout en voulant que cela ne passe pas trop vite pour en savourer les moindres instants.C’est un peu la même chose avec Nicolas : il sait se faire rare pour se faire désirer. On a hâte de découvrir l’amour qu’il va coucher sur papier et l’histoire qui en découle. Lettres à Joséphine raconte le plus bel amour inachevé qu’a pu connaitre Nicolas, en nous confiant l’intime conviction que l’amour parfait est peut-être celui qu’on ne vit et qu’il faut le perdre pour atteindre sa plénitude, à l’instar de ce qu’écrivait Marcel Proust.
Ceux qui lisent Nicolas Rey savent que ses écrits transpirent la sincérité et que la vie de ses personnages est la sienne. Comme il le disait en interview : « 100% de ce que j’écris est vrai mais 100% est aussi inventé ». Ce roman ne s’inscrit pas dans la lignée de ses romans les plus longs et aboutis sur la forme tant depuis quelques années Nicolas ne jure que par des chapitres courts mais efficaces : qu’importe la longueur, même si l’on regrette parfois l’absence de développement d’un personnage ou d’une situation, le style est toujours là et la prose intacte. Sur le fond, c’est une nouvelle démonstration d’amour qui ne tourne malheureusement pas à son avantage : on pourrait penser que Joséphine est une femme sans coeur mais vous savez ce qu’on dit de ce dernier : il a ses raisons que la raison ignore. Chacun se fera son opinion sur les choix de cet amour impossible mais une chose est sure : on aimerait voir Nicolas heureux et la tête levée face à un amour qui lui semble, alors, impossible d’abandonner.
Désormais, une question persiste pour les amoureux de Nicolas dont je fais partie en tête : on sait sa vie jonchée de réussite et de décadence à en prendre la santé. Après avoir narré tout cela dans ses nombreux opus et même si l’on ne sait pas tout, on aimerait, j’aimerais voir Nicolas heureux et écrire le roman qui le prouvera. Non pas le roman de sa vie, ses premières oeuvres parlent pour lui et peuvent changer une vie en quelques lignes, mais le roman qui nous ferait enfin penser qu’à quarante-cinq ans, Nicolas est heureux et débarrassé de ses démons, et ce serait très bien comme ça.
Lettres à Joséphine de Nicolas Rey • Au Diable Vauvert