Sibyl, un film de Justine Triet
Dans le style atomisé, la vie autant professionnelle que personnelle de Sibyl est un vrai modèle. Romancière, puis, aujourd’hui, psychanalyste, Sibyl a vécu quelques aventures torrides extraconjugales qui lui ont laissé un charmant et blond souvenir.
Tentant de se débarrasser de son démon alcoolisé, Sibyl veut également se diriger à nouveau vers la littérature. Mais pour cela il faut d’abord prendre congé de ses clients. Et dans ce domaine il n’y a rien de moins évident.
C’est le moment que choisit Margot (Adèle Exarchopoulos, qui pleure, qui pleure…), une jeune actrice de cinéma, pour la contacter de toute urgence. Elle est sur le tournage d’un film et vient de tomber enceinte. Le père n’est autre que le principal acteur du film qui se trouve être l’amant de la réalisatrice. Trouvant dans cette situation une histoire qui fait écho à sa propre vie, Sibyl prend Margot en charge. C’est le début d’une relation qui foule au pied les principes déontologiques de la psychanalyse quant à la relation patient/thérapeute. D’autant que Sibyl nourrit son futur livre des aventures pour le moins romanesques de Margot. La névrose de cette dernière est telle qu’elle supplie Sibyl de la suivre sur le tournage, sur l’île de Stromboli. Voilà la psy prise dans les filets des schizophrènes du 7ème art. Et de la fiction relationnelle que peut représenter ce métier. Sur le thème de l’effet miroir et de la manipulation, le troisième long de cette réalisatrice donne certes un beau rôle à Virginie Efira (Sibyl) mais n’arrive pas à convaincre tant le récit est tortueux, alambiqué, redondant, parfois trop facile ou, pire, donnant lieu à des situations « frôlant » le ridicule. Inutile de préciser que ce film est reparti bredouille du dernier Festival de Cannes où il était présenté en compétition officielle !