Kader Belarbi reprend au Théâtre du Capitole sa version de « Don Quichotte », chorégraphiée pour le Ballet du Capitole sur la musique de Ludwig Minkus interprétée par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Paul-Emmanuel Thomas.
Après « le Corsaire », puis « Giselle », Kader Belarbi reprend sa version réalisée au printemps 2017 pour le Ballet du Capitole de cet autre célèbre ballet qu’est « Don Quichotte ». Créé au Bolchoï en 1869, sur une chorégraphie et un livret de Marius Petipa, et une musique de Ludwig Minkus, ce ballet en un prologue et quatre actes s’inspire de l’œuvre de Cervantès et narre les amours contrariées de la belle Kitri et du barbier Basile. À propos de sa version comprenant un prologue et trois actes, Kader Belarbi explique : «Je m’attache à l’un des fondamentaux d’un Ballet qui est de travailler d’après une tradition avec des reprises. Il s’agit d’un patrimoine mais c’est aussi impulser le renouvellement d’un répertoire avec une “véritable réinterprétation” de grands ballets en présence des danseurs d’aujourd’hui. Je pense qu’il est essentiel d’être respectueux de l’usage du vocabulaire classique tout en permettant une ouverture d’esprit. C’est pour moi une liberté à s’offrir pour faire évoluer le langage et donner une nouvelle interprétation en nuançant ou en transformant ce qui existe. C’est ainsi qu’à la fin d’une création, le ballet appartient non plus au chorégraphe mais aux danseurs qui le font vivre.»
Selon le chorégraphe, «les versions du ballet présentent presque toujours le personnage de Don Quichotte de manière amoindrie. Je ne souhaitais pas qu’il reste planté de côté sur la scène alors qu’il est le protagoniste de ces aventures avec son comparse Sancho Pança. Il s’agissait donc d’inscrire un fil conducteur avec les deux personnages que sont le chevalier errant et l’écuyer poltron. Tout au long du ballet, Kitri demeure pour Don Quichotte une vision fantasmée de Dulcinée. Pour clarifier l’intrigue, j’ai abandonné le personnage du grotesque “dandy” Gamache (il y a du Gamache dans Don Quichotte) et celui d’Espada, car c’est de Basilio que je fais un torero. Rares sont les ballets où l’on comprenait que Basilio était un barbier, d’autant plus qu’il est souvent vêtu d’un pourpoint de torero.»
Directeur de la danse du Théâtre du Capitole, Kader Belarbi poursuit : «Dans ma version, il devient aux yeux de Kitri le plus beau torero du monde et prend tout son sens. Ce resserrement des personnages rend plus consistants Don Quichotte et Basilio. J’ai aussi renforcé les rôles de Mercedes et d’Esteban, le couple de gitans, amis de Kitri et de Basilio. J’ai ajouté de nouvelles compositions et transcriptions du seul compositeur Ludwig Minkus. Je me suis amusé à réagencer des séquences pour être le plus cohérent dans le déroulé musical du livret. À l’acte, j’ai imaginé un marais. De belles naïades apparaissent avec leur reine et correspondent au corps de ballet féminin, toujours souhaitable comme parenthèse blanche et symbole des ballerines sur pointes.»
À la tête de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Paul-Emmanuel Thomas dirigera au Théâtre du Capitole cette partition de Ludwig Minkus.
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Théâtre du Capitole
Ballet du Capitole • Don Quichotte
du 21 au 31 décembre 2018