En plein cœur du quartier des Carmes à Toulouse, à deux pas de l’église Notre- Dame de la Dalbade, se niche un OVNI fraîchement débarqué, le Confessionnal, un bar-restau qui fait la part belle à l’amuse-gueule… français.
Rien d’évident, me direz-vous, à définir le tapas autrement que par son label quasi-sacré d’apéritif espagnol. Entre la rue Pharaon, la rue des Filatiers et l’incontournable place des Carmes, Toulouse ne dément pas son statut de ville conviviale et chaleureuse.
D’autant plus que la proximité directe avec le pays espagnol fleure bon les inspirations culinaires ! Et pourtant, à l’ombre de Notre-Dame, en contrebas de la rue des Polinaires, l’antre du Confessionnal a ouvert ses portes et redistribué les cartes du jeu.
Le projet
A l’origine, une solide amitié d’enfance entre Jean-Baptiste Monticciolo, également à la tête du Nez Rouge, restaurant gastronomique situé à quelques mètres de là, et Clément Massonnier, ancien commercial et amoureux de rugby. L’équipe s’agrandit par la suite puisque Victor Colas, client devenu ami, se lance également dans l’aventure en s’associant aux deux trentenaires.
C’est ainsi qu’après cinq années passées aux manettes de son restaurant, Jean-Baptiste, entrepreneur dans l’âme, se décide à ouvrir son propre bar.
Fidèle en amitié, il ne l’est pas moins dans son métier puisqu’il a tenu à s’entourer des personnes de confiance qui ont participé au succès de son premier établissement. La carte des vins, comptant plus de soixante belles références, a donc été élaborée par le sommelier du Nez Rouge, Frédéric Eisenmann tandis qu’en cuisine, le chef Larrède, à cheval entre les deux adresses, s’attelle à former le chef Nignon, futur maître des lieux.
Issus d’horizons différents mais forts de leurs personnalités complémentaires, les trois associés ont su faire preuve de complicité – fil conducteur de ce projet – lorsque le décor et la carte ont été pensés.
Le cadre ?
Feutré, intimiste et chaleureux.
Sous la houlette de l’architecte d’intérieur Cécilia Febrer, figure incontournable du paysage toulousain ayant signé, entre autres, les décors de nombre d’établissements tels que Maître Renard, Chez Rosa ou encore les Enfants Terribles, les lieux se sont parés, tout en élégance et en sobriété, de touches décoratives pour le moins éclectiques.
S’amusant de la proximité du bar avec l’église, le trio a effectué en le nommant – ou plutôt en le baptisant – ainsi, un clin d’œil sans équivoque à sa respectable voisine. L’hommage se poursuit en salle lorsque notre regard, dans une ambiance tamisée, se fait immédiatement happer par une croix de lumière ornant le plafond ; détournement de symbole dont l’impertinence n’a d’égale que la modernité. Il en est de même quant aux vastes fresques habillant les murs.
Séduisantes, ces œuvres font la part belle à de jeunes femmes dont l’une d’entre-elles, allongée, déploie ses courbes avec nonchalance, sorte de vierge moderne en cette chapelle des plaisirs sains. Malins, nos trois acolytes ont poussé la métaphore jusqu’au bout.
L’emblème du lieu, un vitrail composite arborant sur fond technicolor un verre de vin superposé à deux couverts entrecroisés, n’est pas sans rappeler le calice et la Croix à la différence près que dans cet isoloir profane, seule la ferveur culinaire est admise. Vérifions-le !
Au menu ?
Une carte audacieuse et de caractère.
Ambitieux, les compères apportent une French touch des plus réjouissantes sur la scène de l’apéro local. Un doux air de révolution sonne à nos tables …
Le concept ? Proposer un tapas « à la mode française ». La recette est simple. Privilégiez, dans un esprit locavore, des produits frais, originaux et de saison, sublimez-les par des alliances élaborées et, pour finir, présentez-les avec ce savoir-faire, cet art inimitable du dressage à la française. Vous obtiendrez alors quelques incontournables tels que le savoureux tartare de bœuf de l’Aubrac coupé au couteau, des gnocchi maison délicieusement parfumés à la truffe d’été ou bien un surprenant éclair au fromage de brebis rehaussé de quelques piquillos et de ventrèche Bigourdane.
Avis aux amateurs de bonne chère ! Le terroir est sur son 31.
Vous l’aurez compris, l’équipe valorise une cuisine aux accents régionaux, gourmande et raffinée, avec un large choix de vins qui, faisant honneur aux petits producteurs, assure sans détour la magie des accords.
Autre bonne nouvelle !
Sans attendre les douze coups de minuit, le Confessionnal s’encanaille en toute discrétion. L’espace bar à cocktails se la joue convivial tandis qu’une piste de danse s’improvise au cœur de la salle jusqu’à 2h du matin pour les plus festifs d’entre-vous.
Je vous invite également à tester la petite terrasse d’été dont les quelques tables demeurent encore très prisées en cette fin d’arrière-saison.
L’addition est simple : un cadre feutré, un service enjoué, un esprit chaleureux, tout cela manquait au quartier. Adieu, donc, éternelle tradition du tapas espagnol ! Place à la créativité insolite et généreuse du tapas français.
Revisité et décliné avec brio par ces trois copains, ce petit met, si prisé des soirées toulousaines, saura d’emblée réjouir palais de gais lurons et de fins gourmets.
Croyez-le ou non, ignorer cette nouvelle adresse serait, à peu de choses près, un péché à confesser sur-le-champ !
Alors, place à la tentation …
Bérénice Sultra
Le Confessionnal
22 rue des Polinaires • Toulouse
Tel : 05 61 52 62 98
Ouvert du mardi au samedi, 18h-2h00.
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