La Cinémathèque de Toulouse est un lieu rare. Depuis plus de cinquante ans, elle permet à de nombreux spectateurs de découvrir des longs-métrages et de s’aventurer dans l’art cinématographique. Cette année encore, un millier d’oeuvres pourront y être vues. Coup de projecteur.
Jeudi 13 septembre, dans la salle de projection de la Cinémathèque de Toulouse. Alors que Robert Guédiguian travaille à un nouveau film, Christian Thorel, vice-président de l’institution, en appelle aux spectateurs présents :
Ne nous faisons pas dépasser par les industries du numérique, par les GAFA.
Offensive, l’équipe de la Cinémathèque expose la programmation de cette saison 2018/2019. Les films présentés sont nombreux et très différents les uns des autres, permettant aux cinéphiles et néophytes de se confronter de diverses manières à l’art cinématographique.
Cet automne, la comédie noire espagnole sera mise en lumière. Dans le cadre du festival Cinespana, le réalisateur Alex de la Iglesia sera présent pour évoquer cette famille filmique, le samedi 13 octobre, dès 16 h 30. L’artiste arrive avec, dans ses bagages, une sélection de trois films qui ne sont pas de lui, sur lesquels il s’appuiera pour témoigner de son cinéma (Le Bourreau, El extrano viaje, La Cabina).
Suivra, coup de barre au Sud, un cycle consacré au cinéma colonial français. Il s’agira de donner à voir la réalité des longs-métrages au service de la colonisation, ou portant en eux ses valeurs. Notons la présence de l’irresistible Alain Mabanckou, dont les éditions du Seuil viennent de publier Les Cigognes sont immortelles.
Conjointement, après avoir goûter au rire noir espagnol, les spectateurs seront invités à vivre de grandes frayeurs italiennes : de nombreux films de Dario Argento seront projetés (L’oiseau au plumage de cristal, Suspiria, Le sang des innocents…).
Le réalisateur catalan Albert Serra viendra présenter, mi-octobre, ses films et sa démarche, dans le cadre d’un colloque international organisé par l’Université Toulouse – Jean Jaurès.
De nombreux ciné-concerts viennent ponctuer cette programmation haletante. Clou du spectacle : Loulou de Georg Wilhelm Pabst. Le visage de Louise Brooks accompagné par les doigts de Karol Beffa derrière le piano. Un immanquable qui sera présenté le 7 novembre au ThéâtredelaCité.
Il y a bien d’autres choses cet automne, à la Cinémathèque de Toulouse. Et toute cette année s’annonce dense. Pensons à un cycle consacré aux adaptations des livres de Georges Bernanos, à la venue Denis Lavant, à la projection de longs-métrages japonais, à un focus sur le western spaghetti, à une séquence autour Sacha Guitry, aux visionnages de documentaires réalistes québecois, à une attention portée à Spike Lee et à histoire du cinéma à travers le téléphone…
L’Etat choisit les baisses de dépenses à l’investissement dans la création artistique. Par conséquent, les prix en vigueur à la Cinémathèque, comme ceux de nombreux lieux culturels, sont plus élevés que l’année passée. Cela en dissuadera certains. Espérons que les personnes pouvant se le permettre n’oublieront pas de soutenir cet important lieu de la ville en s’y rendant. Aux écrans d’ordinateurs poussiéreux, la Cinémathèque vous exhorte à préférer les salles obscures et aventurières.
Valentin Chomienne
La Cinémathèque de Toulouse
69 rue du Taur • Toulouse
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