Le Marathon des mots qui se déroulera du 28 juin au 1re juillet permettra de découvrir des auteurs français et étrangers, mais aussi de nouveaux auteurs qui ont fait l’actualité durant l’année. Parmi eux, David Lopez et Jean-Baptiste Andrea seront présents durant le festival.
S’il réside un point commun entre ces deux premiers romans, il s’agit de celui de la langue. Les deux auteurs ont fait le pari de faire vibrer une langue originale. Pari réussi.
David Lopez – Fief
David Lopez a choisi la langue de la jeunesse errante. On suit une bande d’amis qui habite dans un lieu entre ville et campagne où l’on ne mâche pas ses mots. Pire où on les torture et les tritures pour créer sa propre linguistique. Dès les premières pages, le lecteur est immergé dans ce langage brut et coloré. Un langage qui devient le centre de l’existence de ces jeunes et qui résonne rapidement comme un tempo poétique aux oreilles du lecteur. Car David Lopez arrive avec beaucoup de talent à montrer la beauté d’un vocable trop souvent caricaturé. Il rend visible ce qu’on tend à toujours vouloir rendre invisible et le résultat est touchant et empreint d’une grande vérité. Sans oublier les traits d’esprit et l’humour présent tout au long du texte et qui vient souder l’amitié entre Jonas, Lahuiss, Poto, Ixe et les autres de la bande. A travers des scènes burlesques – on pense par exemple au chapitre de la dictée sur Céline – ou en apparence futiles, David Lopez apporte un message fort qui montre une réalité qui existe et qui mérite le beau portrait qu’il en dresse.
Le roman vient de remporter le prix Inter et a été très largement salué par la critique. L’auteur sera présent au Marathon des mots le 30 juin et le 1re juillet.
David Lopez, Fief, Editions du Seuil, 256 p.
Jean-Baptiste Andrea – Ma reine
Jean-Baptiste Andréa laisse quant à lui libre cours à la parole de l’enfance. Et quelle enfance ! Celle de Shell un jeune innocent qui vit seul avec ses parents dans une station-service isolée et perdue au cœur de la Provence. Shell, on le comprend rapidement, est un enfant pas comme les autres. Il ne va plus à l’école, n’a pas d’ami, et est heureux lorsqu’il met son blouson Shell afin de faire le plein aux rares conducteurs qui s’arrêtent. Shell est certes différent mais il possède cette simplicité qui apporte beaucoup de grâce. Un jour, le jeune homme décide de quitter ses parents car il est déterminé à faire la guerre et devenir un homme… mais quelle guerre, quel homme ? Il n’en sait rien. Tel un Candide qui erre, il se retrouve très vite perdu dans la Vallée de l’Asse où il ne doit compter que sur lui. Du moins jusqu’à l’apparition d’une fillette tout aussi originale qui devient Ma Reine. S’enfuit une complicité où tout parait possible et où la frontière entre réel et imaginaire est sans cesse franchie. Jean-Baptiste Andrea nous transporte au fil des pages dans cette histoire fabuleuse qui fait l’éloge de l’imaginaire et de l’apprentissage de la vie.
Jean-Baptiste Andrea sera présent au Marathon des mots, les 30, 31 juin et 1re juillet.
Jean-Baptiste Andrea, Ma reine, L’iconoclaste, 240 p.
Sylvie V.
Le Marathon des mots
Du 28 au 1er juillet 2018
Toulouse Métropole
Photos : David Lopez © Hermance Triay / Jean-Baptiste Andrea © Vinciane Verguethen