Pour son prochain concert du 12 mai, l’Orchestre national du Capitole invite le jeune chef allemand Clemens Schuldt qui fera ainsi ses débuts à Toulouse. Il sera rejoint par la jeune violoniste lettone Baiba Skride qui apparaissait pour la première fois aux côtés de notre Orchestre en 2015 dans le Concerto de Sibelius dont l’interprétation fut saluée pour sa maturité et sa sensibilité. Schumann, Beethoven et Prokofiev sont cette fois inscrits au programme.
Premier chef de l’Orchestre de Chambre de Munich, Clemens Schuldt est reconnu pour ses interprétations novatrices de la musique classique et romantique germanique. Il aime également compléter ces programmes de pièces moins connues ou d’œuvres contemporaines. Il connaît un succès remarquable au Royaume-Uni, se produisant régulièrement avec le Philharmonia, le Royal Northern Sinfonia et le Scottish Chamber Orchestra. Il dirige également de nombreux orchestres d’Allemagne et d’Autriche comme le WDR Sinfonieorchester de Cologne, le Deutsche Symphonie-Orchester de Berlin, le Radio-Sinfonieorchester de Stuttgart, le Radio-Symphonieorchester de Vienne. Il apparaît également à la tête des orchestres de la Radio-Télévision espagnole, de Barcelone, de Tasmanie, des Pays-Bas, de Strasbourg, la Suisse Romande, des orchestres de chambre de Lausanne, de Suède, l’Orchestre de l’Opéra de Norvège, l’Orchestre national de la Radio polonaise, le Yomiuri Nippon Orchestra de Tokyo, le New Japan Philharmonic ou encore le Sinfonietta de Hong-Kong.
Clemens Schuldt dirigera à Toulouse la vibrante Ouverture de Manfred, de Robert Schumann, inspirée par le poème dramatique éponyme de Lord Byron, ainsi que la révolutionnaire Symphonie n° 3 « Héroïque » de Beethoven. Après avoir passionnément admiré Napoléon Bonaparte, vu comme l’héritier des idéaux de la Révolution Française, Beethoven fut meurtri de son virage impérial. Composée « en souvenir d’un grand homme », cette Symphonie n°3 oppose aux déceptions du pouvoir la force d’une musique éruptive, radicale, en un mot, beethovénienne. Elle marque probablement la transition la plus effective entre le classicisme et le romantisme.
Clemens Schuldt accompagnera donc Baiba Skride dans le Concerto n° 2 pour violon de Prokofiev. Lauréate du Premier prix du Concours Reine Élisabeth en 2001, Baiba Skride, née en 1981 à Riga est régulièrement saluée pour son approche naturelle de la musique, sa sensibilité et ses interprétations passionnées. Elle travaille avec les plus grands orchestres du moment, aussi bien en Europe qu’au Japon ou aux Etats-Unis. Musicienne de chambre recherchée, elle joue dans de nombreux festivals internationaux et elle collabore également avec des artistes tels Bertrand Chamayou, Brett Dean, Sol Gabetta, Alban Gerhardt, Xavier de Maistre et Daniel Mueller-Schott.
Baiba Skride joue le Stradivarius « Yfrah Neaman », prêté par la famille Neaman via la Beares International Violin Society.
Composé en 1935 (soit près de 20 ans après son premier concerto) le Concerto en sol mineur op. 63 de Prokofiev a été créé à Madrid la même année, le 1er décembre, par Robert Soetens, son commanditaire, qui s’en était assuré le droit d’exécution pendant un an, avec l’orchestre symphonique de Madrid. A cette époque, le compositeur faisait des allers-retours fréquents entre Paris et Moscou, peu avant de s’établir dans cette dernière ville en 1936. L’œuvre est contemporaine de son célèbre ballet Roméo et Juliette.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre National du Capitole
Clemens Schuldt, direction
Baiba Skride, violon
samedi 12 mai 2018 à 20h00 – La Halle aux Grains