Un film de et avec Sylvester Stallone, et aussi Jason Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Eric Roberts, Dolph Lundgren, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Gary Daniels, David Zayas, Charisma Carpenter.
« Ce ne sont ni des mercenaires, ni des agents secrets. Ils choisissent eux-mêmes leurs missions et n’obéissent à aucun gouvernement. Ils ne le font ni pour l’argent, ni pour la gloire, mais parce qu’ils aident les cas désespérés. Depuis dix ans, Izzy Hands, de la CIA, est sur les traces du chef de ces hommes, Barney Ross. Parce qu’ils ne sont aux ordres de personne, il devient urgent de les empêcher d’agir. Eliminer un général sud-américain n’est pas le genre de job que Barney Ross accepte, mais lorsqu’il découvre les atrocités commises sur des enfants, il ne peut refuser. Avec son équipe d’experts, Ross débarque sur l’île paradisiaque où sévit le tyran. Lorsque l’embuscade se referme sur eux, il comprend que dans son équipe, il y a un traître.
Après avoir échappé de justesse à la mort, ils reviennent aux Etats-Unis, où chaque membre de l’équipe est attendu. Il faudra que chacun atteigne les sommets de son art pour en sortir et démasquer celui qui a trahi… »
Voici donc le résumé rien-à-voir du film trouvé sur le site Allociné. En préparant ma chronique radio pour l’émission « Supplément week-end », j’ai beaucoup ri en la lisant, alors je ne résiste pas à l’envie de l’ajouter à ma chronique. Ca, c’est fait.
Place maintenant au vrai résumé :
Remontée comme une pendule, une jeune femme n’en peut plus de la guerilla et demande au super méga mercenaire indestructible de l’aider dans son merdier. Mais celui-ci refuse, c’est pas sa guerre. Mais comme la donzelle est capturée et torturée, le mâle chevalier blanc va venir tout péter à la tête d’un gang de mercenaires adeptes d’armes lourdes, de cassages d’os et de C4.
…
Comment cela, c’est un copié collé du résumé de « John Rambo » ??
Ce qu’il faut savoir en voyant ce film, et d’autres du même acabit, mais particulièrement celui-là, c’est qu’il ne faut pas le regarder pour voir autre chose qu’un déferlement cartoon. Précisément, « Expendables » est un rêve de gamins devenu réalité. En effet, qui ne s’est jamais demandé qui était le plus fort entre Dolph et John Mc Clane, entre Schwarzie et Sly ? Le concept du film, c’est qu’il se veut l’émanation de tout un genre de films cassant la baraque dans les années 80 : les polars explosifs, les survivals, les castagnages urbains, les films de commandos. Ne manqueraient que les purs films d’arts martiaux et les métrages de ninjas… Voilà. Les ombres de Steven, Chuck, et Jean-Claude se font sentir…
Nous avons donc des explosions dans tous les sens, mais paradoxalement trop de personnages, qui empêchent des seconds couteaux pas assez fouillés et donc interchangeables, de tirer leur épingle du jeu (de ce côté de l’Atlantique, les trois catcheurs/lutteurs du casting sont inconnus du grand public). Les trois protagonistes sont Stallone, Statham, et Li. Ce dernier, bien qu’il soit bien le seul à pouvoir foutre une tanée en vrai à tous les autres en même temps, se retrouve dans le film en demie-portion sous-exploitée, juste réduit au rôle de side-kick sur lequel on plaisante, genre « tu es sympa et tu as un côté mignon parce que tu es petit, mais laisse faire les gros durs dont les coups font vraiment mal« .
Le film se situe malheureusement dans un entre-deux : trop cartoon pour être une baffe émotionnelle ou politique (comme l’était par exemple l’excellent « John Rambo » et son massacre des karens en Birmanie), mais trop sérieux pour être vraiment bandant (pas de blague du meurtre ni de phrase assassine, pas de pose de super héros de gros bras qui se la pètent), « Expendables » ne sait pas trop sur quel pied danser. Un hommage à un genre has been ayant, depuis, évolué (tiens, Vin Diesel y aurait eu sa place) l’aurait coupé du public jeune actuel, c’est ce qu’avait pourtant bien réussi à faire Christophe Gans sur son « Pacte des loups ». Donc, ne vous fiez pas à son côté old school, car en dépit des apparences, ce film ne s’adresse pas tant que cela aux vieux de la vieille, cette bonne génération VHS ayant grandi dans les vidéo clubs.
« Expendables » accumule donc les clins d’oeil mais ne se révèle malheureusement pas du tout crépusculaire, virant plutôt à la grosse farce (la scène de rencontre entre Sly, Willis, et Schwarzie est bien trop lourdingue pour faire mouche).
Ironie du sort : je restais sur une bonne impression après la vision de ce film en salle. Mais en écrivant cette chronique, je me rends compte que Sly s’est complètement planté…
Site internet : http://thomasberthelon.com