Pour les seize artistes d’Urban, monter sur scène représente beaucoup plus qu’une performance artistique. C’est aussi un dépassement de soi. Circassiens, danseurs, acrobates ou chanteurs, ce sont tous de jeunes Colombiens issus de milieux défavorisés. Ils ont été formés à l’école nationale Circo Para Todos, dédiée à l’insertion des jeunes en difficulté.
Circo Para Todos est la première école de cirque professionnelle au monde destinée aux jeunes issus de milieux défavorisés. La compagnie Circolombia regroupe les meilleurs élèves issus de cette formation. Trapèze, funambulisme, chant, théâtre … dans cette école, les jeunes interprètes travaillent très dur, six jours par semaine, pour parvenir à exécuter des acrobaties périlleuses et s’initier à toutes les disciplines. Pour y entrer, les futurs élèves doivent passer des auditions et les places sont très convoitées. Ceux qui réussissent se voient décerner une bourse qui finance leur scolarité, la nourriture et les transports pendant leurs études. Le cursus dure quatre ans.
L’objectif est d’apprendre aux jeunes à mieux se connaître et de les aider à trouver leur voie en dépassant les expériences difficiles auxquelles ils ont été confrontées, pour finalement leur offrir un avenir professionnel. Le succès de ces artistes est porteur d’un message d’espoir au sein de leurs propres communautés.
Circo Para Todos est aujourd’hui devenue l’école de cirque nationale de Colombie. Entièrement financée par l’État, elle est installée dans deux villes : Bogota, la capitale et Cali, la troisième ville de Colombie. Son développement a inspiré d’autres projets similaires au Chili, en Argentine, au Brésil et en Afrique du Sud.
Léa Guichou