Le football c’est comme l’amour. Parfois il ne faut pas réfléchir et foncer tout droit pour atteindre son objectif.
A l’hiver 2012, le PSG nouvellement Qatari décide de s’offrir une pépite brésilienne recruté sur les bons conseils de son directeur sportif Leonardo et de vidéos YouTube. Dans les médias, le bonhomme est présenté comme le nouveau Neymar, lui-même nouveau Ronaldinho, lui-même nouveau Ronaldo, lui-même nouveau Pelé. C’est ainsi, les médias français aiment regarder vers l’arrière et désigner des successeurs improbables à des gloires pas encore démodées. Une idée saugrenue mais originale puisque depuis la fin de sa carrière, se sont bousculés les nouveaux Zidane comme Yoann Gourcuff, Marvin Martin et autres Julien Faubert.
.
Revenons à Lucas, la nouvelle pépite du Qatar Saint Germain. Acheté quarante briques (alors qu’avec cette somme on peut s’acheter un Tony Kroos et un Casemiro), le Brésilien séduit lors de ses débuts par ses dribbles chaloupés et sa pointe de vitesse. Sa conduite de balle et son accélération le rendent imprévisible et rappellent les accélérations de Théo Walcott, le prodige anglais censé exploser au plus haut niveau depuis PES 6. Malgré quelques caramels et coups d’éclat, Lucas déçoit face à l’attente placé en lui. Alors le 2 mars 2014, jour de Classico face à l’OM, il se dit que c’est peut-être le bon moment pour briller.
.
Le score est encore vierge à la 14e minute lorsqu’il décide de prendre la balle devant sa surface et d’éliminer André Ayew d’un râteau pas dégueulasse. La suite, c’est une accélération de type mobylette à travers tout le terrain. Il passe un joueur, puis deux, puis cinq. En l’espace de quelques secondes, la défense de l’OM ressemble à un pot de beurre au soleil. A chaque joueur passé, le public clame un peu plus sa joie. Au quatrième joueur, c’est un orgasme ininterrompu que personne ne veut voir se terminer. Lucas se présente face à Mandanda et pique sa balle, l’Histoire du football lui ouvre grand ses portes pour un but qui restera dans les annales du football, de l’univers, de la galaxie. Sauf que non. La balle piquée manque de puissance et Rod Fanni décide de sortir le cuir sur sa ligne pour l’envoyer en corner. Il n’a fait que son boulot, mais il prive l’humanité d’un but de légende. Peu importe, le PSG l’emporte 2-0 et même si Lucas ne sera sans doute jamais à la hauteur des attentes placées en lui, il aura été ce joueur qui a transpercé l’OM, à l’image de Bernard Mendy qui, quoi qu’il fasse, restera à jamais ce latéral qui a enfumé Roberto Carlos au Stade de France. Champion mon frère !
.
Retrouver le Football Orgasmique sur Facebook et Twitter
Brice Christen, membre de l’Equipe de France de Football des Ecrivains
Toutes les chroniques : Le Football Orgasmique