Compte rendu concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, le 16 juin 2017. Brahms. Beethoven.
Adam Laloum, piano. Orchestre national du Capitole de Toulouse. Maxim Emelyanychev, direction.
Voici un concert événement très réussi. Le Rotary International avec tous les clubs de la région toulousaine soutiennent la recherche contre le cancer et concrétisent leurs actions avec une grande collecte (remise du chèque ce soir) et ce concert prestigieux. La municipalité de Toulouse, l’orchestre et le pianiste Adam Laloum ont offerts leur généreux concours. Le résultat est un concert dans lequel l’enthousiasme du public a été si grand qu’il a applaudi après chaque mouvement. Il faut dire que la fougue juvénile du jeune chef russe (29 ans) Maxim Emelyanychev, est un spectacle en lui-même très particulier, inhabituellement expressif.
Pour une grande cause, le meilleur de la Musique
Le très imposant deuxième Concerto pour piano de Brahms a été interprété avec puissance et détermination par l’orchestre sous la direction enthousiaste du jeune maestro. Le pianiste Adam Laloum du même âge que le chef, 30 ans, a lui été sensible à cet enthousiasme mais a pondéré dès que possible cette exubérance orchestrale par des phrasés d’une grande délicatesse, et une écoute chambriste très fine. Il faut dire que ces moments ineffables de musique de chambre du Concerto, – incompris lors de la création, sont à présent appréciés à leur juste valeur et aimés. Depuis le début avec le cor magique de Jacques Delplancque, à l’Andante du violoncelle envoûtant de Sarah Iancu dans le troisième mouvement, ce soir, ils ont été inoubliables. Cette énergie de jeunesse se voit encore d’avantage qu’elle ne s’entend dans la direction du chef russe. Adam Laloum a su affronter sans faillir et par cœur toutes les difficultés du très vaste Concerto. La diversité des nuances de son jeu restant, ainsi qu’une coloration de peintre, ses plus belles qualités. La maîtrise technique est impeccable, toujours mise au service de la plus belle musicalité. Jamais aucune dureté, il a toujours su garder une marge de nuances et de puissance ne faisant jamais sentir l’effort. Une absence d’ostentation, pourtant si chère à tant de pianistes virtuoses, caractérise le jeu d’ Adam Laloum. Une ovation a été faite à ce pianiste toulousain très aimé sur ses terres.
En deuxième partie, la Septième Symphonie de Beethoven, si bien nommée “Apothéose de la danse” par Wagner, a permis à Maxim Emelyanychev (illustration ci dessus) de danser la direction la plus enthousiaste et motrice que j’ai vue dans une symphonie. Comme un épagneul ivre de liberté, il a su entraîner l’orchestre dans cette incroyable interprétation aux tempi vifs, aux rythmes aigus, au final pourtant très maîtrisée. Décidement, ce jeune prodige dirige aussi bien le répertoire baroque que les grandes œuvres romantiques. Mais toujours avec cette énergie de vie incomparable. Quel enthousiasme! La vie en sa beauté célébrée, ainsi pour lutter contre la mort : c’est limpide. Bravo à toutes ces énergies mises en commun avec brio pour un résultat éclatant de vivacité.
Compte rendu concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, le 16 juin 2017. Johannes Brahms (1833-1897): Concerto pour piano n°2 en si bémol majeur op.83. Ludwig van Beethoven (1770-1827): Symphonie n°7 en la majeur op.92. Adam Laloum, piano. Orchestre national du Capitole de Toulouse. Maxim Emelyanychev, direction.