Annette Cunnac saisit des atmosphères temporaires, des lumières furtives, des scènes éphémères au pastel et en peinture. Elle a le regard d’un voyageur aussi bien à l’autre bout du monde qu’à Toulouse et dans son Tarn natal. Le propos tient avant tout à l’intensité des couleurs qui rend son travail vivant et expressif.
Annette Cunnac débute la peinture à l’adolescence. Elle découvre à ce moment-là, le combat des impressionnistes, et se dit touchée par leur remise en cause de la peinture académique et des codes picturaux traditionnels. Elle considère aussi beaucoup la peinture de l’orientaliste Jacques Majorelle. Elle compose alors grâce à ces premières inspirations : peindre une réalité authentique, vivante presque festive. Elle entame ensuite une vie professionnelle qu’elle mènera de front, en France comme à l’étranger, en continuant la peinture sans relâche.
Il y a presque trente ans, Annette Cunnac décide de s’inscrire aux cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, qu’elle suivra pendant plusieurs années. Dès lors, elle participe à des salons et expose dans des galeries de la région toulousaine. À ce moment-là, peindre est déjà le moyen d’exprimer et retranscrire la réalité qui l’entoure.
Son intention : capter des instants de vie
Annette Cunnac procède par déclic. L’œil capte un instant de vie. « Il faut toujours être réceptif à ce qu’il se passe autour de nous. J’ai toujours avec moi un carnet de croquis et très rapidement je fais quelques ébauches ou bien mon appareil photo pour fixer très rapidement ces instants. Plus tard, je recompose ». Le dessin, c’est pour elle le temps de la réflexion et de la recherche puis, vient ensuite la peinture ou le pastel. Reste que ce qui l’intéresse, c’est le vécu, le réel et non vraiment l’imaginaire.
Dans son travail, les couleurs sont frappantes. Pour l’artiste, « La couleur c’est la vie, l’émotion, la poésie. Il y a un côté musical : des gammes de couleurs sont à notre disposition ». Elle a d’ailleurs fait paraître un recueil regroupant une quinzaine de peintures et de pastels sur la ville de Toulouse que Gérard Gensane, guide conférencier a qualifié ainsi : « Pour fixer dans la seconde ce qui ne peut durer qu’une seconde… Pour rencontrer Toulouse quand la lumière l’étreint comme une amante volage qui se dissipe quand on croit l’enserrer ».
La peinture est un moyen d’expression pour l’artiste. Elle l’explique assez facilement : « Lorsqu’on peint, on s’exprime et souvent on le fait car on ne peut pas le dire avec des mots. Je suis quelque part le témoin de moments vécus. Je capte ces instants de vie que j’essaie ensuite de restituer selon ma perception. Je veux bien sûr être fidèle à ce que j’ai vécu mais aussi fidèle au sujet. La sincérité et l’authenticité sont des mots très importants pour moi, c’est certain. Je n’essaie pas de faire du beau. Je n’ai ni cette prétention ni cet objectif ».
Peindre autour de soi : ici comme ailleurs
Pour Annette Cunnac, voyager ne semble pas seulement vouloir dire « partir ailleurs ». L’artiste s’inspire pour ses peintures et pastels de l’ailleurs, c’est vrai, mais aussi de son environnement proche. Elle insiste sur le regard : c’est le regard qui détermine l’excursion. Ainsi, Annette Cunnac sait porter un regard autre sur Toulouse, « presque le regard d’un voyageur » selon ses mots. « Mes premiers voyages ont été un bol d’air frais ». L’Ethiopie, l’Ouzbékistan, la Chine, la Russie, … « J’ai rencontré des peuples et des civilisations qui font corps avec leur terre. Le travail du pastel, de la terre quelque part, signifie pour moi, rester plus proche de ces gens, de leur culture, de leur authenticité ».
2017, pour aborder d’autres pratiques artistiques
Enchantée par ses nombreuses expositions l’an passé, l’artiste souhaite désormais prendre le temps dans son atelier, pour aller au-delà de ce qu’elle a déjà expérimenté : « Une technique permet de mieux en travailler une autre. Il y a des choses que je découvre avec le pastel et qui me permettent d’aller plus loin en peinture. Et inversement. J’ai donc décidé de débuter la gravure prochainement aux côtés de deux graveurs professionnels. Je ne veux pas rester dans ce que je sais faire, je veux aller au-delà, tout en restant très exigeante avec ce que je fais » affirme-t-elle.
Elle exposera tout de même au printemps prochain à la mairie de Castanet-Tolosan pour présenter quelques nouvelles toiles de Toulouse et ses si belles lumières. Elle travaille aussi sur un projet d’exposition à Hambourg dans le cadre d’un congrès international d’associations franco-allemandes, là encore pour faire découvrir la ville rose.
Annette Cunnac fait partie de l’association 111 des Arts dont le but est de soutenir les enfants atteints de maladies graves et les équipes hospitalières qui sont en charge de ces enfants et de diffuser le travail des artistes membres de l’association au profit d’une œuvre humanitaire. Enfin, l’artiste peintre pastelliste prépare de nouveaux périples notamment en Iran pour découvrir « la belle civilisation perse ».
Marjorie Lafon
Annette Cunnac
Peintre – Pastelliste
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