Ce mercredi 14 décembre est sorti sur les écrans le premier long-métrage de Sébastien Laudenbach LA JEUNE FILLES SANS MAINS, atypique à bien des égards, dans sa conception et dans sa perception. D’après un conte des Frères Grimm, en échange de richesse, un meunier offre involontairement sa fille au diable. Elle réussit à lui échapper, mais doit pour cela avoir les mains coupées par son père… Avec un tel début, on se dit que Disney n’en aurait pas voulu. Sébastien Laudenbach si ! Ce film d’animation est une réussite sur tous les plans et prouve qu’on peut faire des films qui « ne rentrent pas dans des cases ». Les plans inachevés n’empêchent pas de ressentir ce que vit cette jeune fille, bien au contraire, grâce aussi au travail du son et aux voix d’Anaïs Demoustier en jeune fille convaincante, tout comme Jérémie Elkaïm en prince. Ma rencontre avec Sébastien Laudenbach qui l’a entièrement dessiné est à lire ici.
Voici « les films qu’il aime ».
Le film qui vous a causé votre premier choc cinématographique.
J’en ai tellement de chocs cinématographiques. Le premier, quand j’avais 10 ans, est E.T. L’univers de Jacques Demy a été un choc énorme. A 18 ans, sur ARTE, je suis tombée par hasard sur La Commune de Peter Watkins en me disant « mais qu’est-ce c’est que ce truc ? » et je l’ai regardé jusqu’au bout, à 4 heures du matin. La découverte du travail d’Alain Cavalier, sur lequel j’ai fait mon mémoire. Ce sont des gens qui prennent beaucoup de distance avec le réel. Bien qu’Alain Cavalier soit dans une sorte de captation, il a une manière de mettre en scène un discours dessus que je suis en fait dans un rapport totalement poétique et pas du tout naturaliste, au delà de l’aspect des images.
Le film qui vous a fait dire « je veux être réalisateur »
Aucun car je n’ai jamais voulu être réalisateur, je voulais faire de la bande-dessinée ou de l’illustration.
Le film que vous offrez le plus.
Je n’offre pas beaucoup de films, je m’en offre… en fait, c’est plutôt ma femme qui m’en offre, elle a un côté boulimique de cinéma. Elle m’a fait découvrir énormément de films. Mais un des films que je montre le plus à mes élèves est Blinkity Blank de McLaren.
Le film que vous ne vous lassez pas de revoir.
Il y en a beaucoup. Je vais dire encore dire les films que McLaren.
Le film qui vous fait dire « il devrait être obligatoire au Bac ! »
Edvard Munch de Peter Watkins.
Le film qui vous fait dire « c’est mon histoire ça ! »
Très clairement La jeune fille sans mains.
Le film dont vous avez repoussé le visionnage à cause d’un gros préjugé et qui vous fait dire « les préjugés, c’est tout pourri »
Des films d’horreur, comme L’Exorciste, sont des films que je n’ai pas envie de voir et que je n’ai toujours pas vus. Mais j’ai vu d’autres films de William Friedkin, comme Sorcerer que j’ai vu en salles lors de sa ressortie, que j’ai trouvé magnifique ! Donc je pense que c’est pourri les préjugés, mais je pense que je fais avoir la trouille avec L’Exorciste.
Le film dont vos amis disent « tu regardes ça toi ? »
Avatar.
Le film que vous n’avez jamais rendu à son propriétaire… d’ailleurs, il peut toujours courir pour le récupérer.
Il y en a beaucoup ! Un film parlé de Manoel de Oliveira.
Le film qui vous fait voyager et qui vous a décidé à aller dans les lieux décrits.
Aucun… mais c’est vrai que je suis allé à la fontaine de Trevi à Rome parce que j’avais vu La Dolce Vita.
Le film qui vous enracine.
Hurlevent de Jacques Rivette a été tourné dans une maison en Ardèche que je connais très bien, puisque j’y ai passé enfant toutes mes vacances.
Le film qui devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Un film américain des années 50… on va dire Drôle de frimousse.
Le film qui ne vous quitte pas.
Les Parapluies de Cherbourg.
Le film dont vous pouvez réciter des dialogues par cœur (non… un film dont vous êtes le réalisateur serait une réponse trop facile).
La Grande vadrouille « Y’a pas d’hélice hélas, c’est là qu’est l’os »
Le film qui est votre dernier coup de cœur.
Paris pieds nus qui sortira en 2017.