Si la très belle 10e édition du Festival Zoom Arrière s’est clôturée hier soir à la Cinémathèque de Toulouse, le festival se poursuit Hors Les Murs avec les projections des versions restaurées des films La Belle Équipe et Insiang.
La Belle Équipe, réalisé par Julien Duvivier. 1936. France. 104 min. Noir & blanc. Numérique DCP. Restauration menée par Pathé en 2015.
Avec Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, Viviane Romance.
Dimanche 10 avril, 15h, Cinéma L’Autan, Ramonville Saint-Agne
Mercredi 13 avril, 20h30, Véo Muret
Jeudi 14 avril, 20h30, Ciné Rex, Blagnac
Au cœur de l’été 1936, quelque part dans le Val-de-Marne, Julien Duvivier achève le tournage de son trente-huitième long-métrage, La Belle Équipe. Le film suit la destinée d’un groupe d’amis, quatre ouvriers au chômage et un proscrit catalan, qui comptent bien transformer un ticket de loterie gagnant en guinguette profitable. Mais à la demande du producteur, Duvivier doit tourner une seconde fin. Celle-ci devra être optimiste contrairement à la première qui emporte les faveurs du metteur en scène. Cas rarissime en France, le dénouement est mis entre les mains des spectateurs. Une projection est organisée dans un cinéma de banlieue et la fin heureuse l’emporte ! Pourtant, La Belle Équipe ne sera pas ce succès public estampillé Front populaire tant espéré. Par manque d’engagement ? Certainement pas car le propos est ailleurs. Si le cinéaste capture avec justesse l’air du temps (création des congés payés, début de la guerre d’Espagne, solidarité ouvrière…), ce n’est que pour mieux observer la chute d’une communauté qui tente de se reconstruire. En bord de Marne, on tape le carton, on boit des p’tits ballons et on disserte avec gouaille. Amitiés viriles et franche camaraderie. Jean Gabin aura beau pousser la chansonnette, il est déjà trop tard. Malgré la légèreté du ton, le bonheur commun et les idéaux se fissurent et le rêve vire au cauchemar. Durant des décennies, l’issue optimiste tempère les sombres intentions. Aujourd’hui, grâce à cette restauration contrôlée par Pathé, la tragique conclusion retrouve enfin la place qui lui est due.
Insiang, réalisé par Lino Brocka. 1976. France. 104 min. Couleur. Numérique DCP. Restauration menée par la Cineteca di Bologna / Laboratoire L’Immagine Ritrovata en 2015.
Avec Hilda Koronal, Mona Lisa, Rez Cortez.
Mercredi 20 avril, 20h30, Cinéma Le Cratère, Toulouse
Insiang propose avant tout l’étude d’un personnage : une jeune fille élevée dans un quartier misérable. A travers ce personnage est recréée la violence engendrée par la surpopulation en milieu urbain ; le lent processus de destruction d’un être humain, la perte de la dignité humaine provoquée par l’environnement physique et social et la volonté du réalisateur de souligner la nécessité de modifier ces conditions de vie. Selon Lino Brocka, ses personnages réagissent toujours par la lutte.