La mythologie grecque violée … en beauté
Avec un peu de recul, on peut légitimement se demander pourquoi la presse spécialisée est tombée à bras raccourcis sur cette production. Ne se voulant en aucun cas film pédagogique sur la mythologie grecque, cette réalisation emprunte quelques personnages de cette saga religieuse : Thésée, Dieux de l’Olympe, etc., mélange allègrement le tout pour en extraire in fine un scénario propre à enchaîner les scènes obligées de tout film conjuguant péplum, action, fantastique, suspense, effets visuels, émotion et merveilleux. Contrat rempli à ras bord ! Soit donc, et pour faire simple, le roi Hypérion (Mickey Rourke absolument épatant) qui décide d’en finir avec les Dieux et l’Humanité entière. Pour cela, il doit s’emparer d’un arc magique et délivrer les Titans, ennemis mortels des Dieux. L’invasion peut alors commencer. Mais sur son chemin il va croiser Thésée dont la devineresse Phèdre (splendide Freida Pinto) prophétise qu’il est soutenu par les Dieux.
Non seulement « Les Immortels » est d’une beauté graphique sidérante, mais, en plus, et ce qui est rare dans ce type de production, les comédiens ne font pas que jouer des biscotos. Pour incarner Thésée, Tarsem Singh, dont le prochain long : « Blanche Neige », sort début 2012, a extrait pour quelques temps Henry Cavill de la série tv « Les Tudors », lui offrant au passage son premier grand rôle au cinéma. Il n’est rien de dire combien ce comédien est ici parfaitement convaincant. Très clairement sa fréquentation du monde théâtral, et shakespearien en particulier, transpire dans tous ses gestes et ses regards. Véritable booster dans sa carrière, ce film en précède de peu trois autres dont le futur Superman : « The Man of Steel » réalisé également par Tarsem Singh. Mais il sera intéressant de le voir dans d’autres genres tant son potentiel transparaît sur chacune de ses apparitions, dont celle qu’il fit dans le « Whatever Works » de Woody Allen en 2009. A suivre. D’autres comédiens lui donnent ici une réplique impeccable : John Hurt, Stephen Dorff, Luke Evans (superbe dans le rôle de Zeus), Kellen Kurtz, l’Emmett Cullen de la saga « Twilight », ici Poséidon.
Certes le film est, par moment, sanglant, voire plus et l’ultime scène dans les cieux est assez bizarre, mais, en tout état de cause, nous sommes face à un produit d’une beauté formelle incontestable, parfaitement abouti et maîtrisé dans son style.
Robert Pénavayre
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