Grands Interprètes nous permet de retrouver à l’affiche un des derniers chefs de légende des générations passées. A plus de quatre-vingt ans, il est de retour à la Halle qu’il affectionne particulièrement, avec son orchestre fétiche dont il fut le Directeur musical durant plusieurs années, et comme l’histoire d’amour dure toujours,… « Kurt Masur est un chêne que jamais une tempête ne déracinera et dont la présence suffit à nous donner envie d’exprimer le meilleur de nous-mêmes. J’aimerais que ce qu’il nous offre depuis son arrivée ne soit jamais oublié ». Ainsi s’exprimait alors une musicienne à son arrivée à la tête de son orchestre.
Comment se passer alors d’une symphonie de Beethoven dirigée par le chef « aux yeux de loup », à plus forte raison si la n°5 est au programme, la plus connue avec ses quatre notes d’ouverture, ce morceau minuscule de musique aux proportions cyclopéennes, expression d’une incroyable puissance émotionnelle qui va nous submerger pour quelques trente-cinq minutes ?
Auparavant, Prokofiev constitue le menu de la première partie avec la Symphonie dite “classique“. Une œuvre courte dans laquelle son compositeur s’essaie à un pastiche “à la façon de Mozart“, d’une réussite parfaite, pleine d’ingéniosité et de science. Suivra le Concerto n°1 pour piano ; au clavier Denis Matsuev, jeune russe au jeu sidérant, confondant d’aisance, avec une “fâcheuse“ tendance à soulever immanquablement l’enthousiasme de son public, quoi qu’il joue ! Là aussi, l’œuvre est courte, mais l’effet garanti.
S’il reste encore quelques fauteuils pour ce concert de samedi 25 juin, vous avez de la chance.
Michel Grialou
Samedi 25 juin – Halle aux Grains / Réservation
Photo : Radio-Fance / Christophe Abramowitz