« Un beau dimanche », un film de Nicole Garcia
Pour son septième long, Nicole Garcia propose à son fils, Pierre Rochefort (le fils aussi de), d’incarner un jeune homme en rupture complète avec sa famille. Baptiste, héritier de riches bourgeois possédant terres, château et domesticité, brillant élève de classes prestigieuses, a tout abandonné pour être simplement instituteur volant, effectuant des remplacements à droite et à gauche, laissant en permanence derrière lui des tonnes de regrets de le voir repartir malgré d’alléchantes propositions. Baptiste adore son métier au point de s’y investir plus que d’usage. C’est ainsi qu’un soir il se retrouve avec un gamin sur les bras, son père l’ayant oublié. A la demande expresse de ce dernier, il va le garder pour le week end. Et en profiter pour l’amener voir sa maman, Sandra, serveuse dans un restaurant de plage. Un coup de foudre qui ne dit pas son nom va alors unir les deux jeunes gens. Mais Sandra (Louise Bourgoin) a déjà mis les pieds dans des histoires pas très nettes qui lui reviennent en pleine figure, à tous les sens du terme. Baptiste décide de l’aider financièrement, mais cela l’oblige à renouer avec sa richissime famille. Que dire sur ce film, propre sur lui mais qui ne distille pas la moindre émotion parce que trop écrit, trop maîtrisé ? L’intérêt majeur est de nous faire retrouver Dominique Sanda dans le rôle glaçant de la riche châtelaine, ainsi que le premier rôle important confié à Pierre Rochefort. Plus que de s’attarder sur la ressemblance de ce dernier avec Ryan Gosling, ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs, il paraît important de souligner combien on sent d’énergie et de profondeur dans son jeu. Conjuguées à un vrai charisme et une vraie « gueule » telle que le 7ème art adore aujourd’hui, cela peut faire du beau travail. Du coup on attend avec impatience la confirmation de tout cela. Avec un autre réalisateur s’entend.
Robert Pénavayre