« Cartel », un film de Ridley Scott
La déception est à la mesure de l’attente. N’est pas Ridley Scott qui veut. La filmographie de ce réalisateur de 75 ans aujourd’hui est longue et parsemée de chefs d’œuvre au premier rang desquels Blade Runner (1982). Son dernier opus, dont le tournage a été interrompu à la suite du suicide du jeune frère du réalisateur, est assez étonnant de superficialité. Soit un casting 5 étoiles, à tous les sens du terme, confronté à un scénario d’une linéarité désespérante et d’une prétention sans bornes. Un avocat (Michael Fassbender), afin de couvrir de diamants sa bien-aimée Laura (Pénélope Cruz), met le doigt dans l’engrenage fatal du trafic de drogue entre Mexique et Etats Unis. Il a deux contacts, aussi haut en couleurs l’un que l’autre : Reiner (Javier Barden) et Westray (Brad Pitt). Rien ne va marcher comme prévu. Le dézingage peut commencer. Et c’est du lourd : décapitation, strangulation et autres joyeusetés. Au milieu de cela se ballade Malkina (Cameron Diaz) dont on a vite fait de comprendre le double jeu. Après une interminable scène de plumard en début de film, Ridley Scott tourne, page par page, un catalogue somptueux de niaiseries et va jusqu’à nous infliger une leçon de morale sans fin, par téléphone, entre truands. Un vrai cauchemar. Oublions vite ce Cartel dont certaines circonstances peuvent expliquer le niveau et ne pensons plus qu’à la sortie, l’an prochain, de Blade Runner 2.
Robert Pénavayre