Danny Trejo possède le genre de tronche qui ne passe pas inaperçue.
Depuis plus de 30 ans, il traîne ce visage cabossé à travers le cinéma hollywoodien, visage que vous connaissez presque à coup sûr tant sa filmographie est impressionnante. Ce spécialiste des seconds rôles alterne les bons choix (Heat, Desperado, Animal factory, The devil’s reject, Breaking Bad …) et beaucoup d’autres plus discutables (Sex crimes, Anaconda, Les ailes de l’enfer, Danny la terreur, ainsi qu’une foultitude de direct to vidéo et même une superbe réclame vantant les mérites de plats mexicains en kit).
Un beau jour, Danny Trejo a eu la bonne idée de croiser la route de Robert Rodriguez. Dès lors, ils devinrent copain comme cochon, le réalisateur faisant tourner l’acteur dans presque tous ses films.
En 2010, Rodriguez décidait d’offrir (enfin !) un rôle à la mesure de son vieil ami faisant naître la légende Machete. Dans ce premier volet, Danny Trejo incarnait un agent fédéral mexicain incorruptible, adepte de la lame XXL, assistant impuissant à l’assassinat de sa femme et sa fille. Laissé pour mort, il se réfugiait au Texas et allait se retrouver au coeur d’une infâme machination manigancée par le meurtrier de sa famille.
Avec Machete Kills, on retrouve notre héros occupé à contrarier les projets d’un révolutionnaire mexicain qui voudrait bien faire péter la Maison – Blanche.
Inutile de vous en dévoiler davantage (l’intrigue, ce n’est pas qu’on s’en ficherait mais presque), l’essentiel étant que Machete est revenu pour botter des culs et sauver le monde (tout le reste n’est que littérature).
Si vous ne la connaissez pas encore, voilà la méthode Rodriguez : de la vanne, du second degré (ou du quinzième, cela dépend), beaucoup d’action, une inventivité débordante quand il s’agit de dézinguer des méchants et un soupçon de gore. Un style flamboyant, parfois aux limites du bon goût mais totalement distrayant.
On peut également porter à son crédit la place qu’il dédit aux femmes. A égalité avec leurs homologues masculins, elles ne sont pas là pour faire joli (même si se sont en général des bombes de sexytude), sont archi déterminées et se tatannent aussi bien que leurs congénères.
A l’occasion, elles peuvent même être équipées d’armes pour le moins créatives et n’hésitent pas à en faire usage.
Mis à part le soutien – gorge – mitrailleur, la volcanique Sofia Vergara est également équipée d’un gode – pistolet (qui avait déjà fait les beaux jours de Tom Savini dans Une nuit en enfer).
La méthode Rodriguez c’est aussi un casting à faire pâlir d’envie n’importe quel réalisateur (avec, en général, l’utilisation d’acteurs à contre emploi). Rien que pour Machete Kills, on peut dénombrer : Michelle Rodriguez, Charlie Sheen, Lady Gaga (à l’interprétation ne valant guère tripette mais bon, elle pourra dire » Machete Kills, ouais, j’en étais « ), Cuba Gooding Jr, Mel Gibson (excellent en super méchant), Vanessa Hudgens (qui essaye toujours de décoller son étiquette Disney) et la liste est trop longue … Je terminerais juste en citant le formidable Antonio Banderas au court mais drolatique rôle.
1er prix de la moustache la mieux taillée du Texas
Même si j’ai beaucoup d’affection pour Machete et ses aventures, il faut bien avouer que le deuxième opus n’est pas tout à fait à la hauteur du premier. Une certaine fraîcheur a fait place à une plus grosse machinerie (il ne faudrait pas que la réjouissant idée de départ cède le pas à une franchise dénuée d’intérêt) mettant presque au second plan Danny Trejo et sa machette. Beaucoup plus d’effets spéciaux (pas toujours très réussis. On dira ce qu’on voudra mais le sang de synthèse c’est quand même moins régressif … Dommage …) et un message politique à peine évoqué sont également à regretter.
Si Robert Rodrigez est un petit sacripant (qui sur ses films assure l’écriture, la réalisation, la photo, la musique et la production) (il possède même ses propres studios, Troublemaker) (je suis sûre que sur les tournages c’est aussi lui qui tient la cantine), adepte du recyclage et des suites (celle de Sin City sortira d’ici à la fin de l’année), j’ose espérer qu’il saura préserver l’esprit de Machete. Pour le moment en tout cas, cela vaut la peine d’y jeter un oeil.
En vous remerciant.