Casper est tiraillé, pas très loin de l’adolescence mais avec un pied fermement planté dans le monde des adultes.
Avec son binôme Robin, il s’infiltre dans des demeures cossues et en repart avec tout ce qui peut se revendre chez Jamal, le receleur du coin. Leurs rapports ne sont pas vraiment conviviaux, dès qu’il le peut Jamal rogne sur la marge de revente de Casper ou tabasse Andy (son frère), histoire de rappeler qui est le patron.
Casper s’accommode de la situation, pas le choix à vrai dire, les 4 thunes ainsi récoltées serviront toujours à la maison où leur mère les élève seule. Un jour, il rencontre un certain Bjorn qui lui passe commande. Quitte à s’attirer les foudres de Jamal, Casper va commencer à travailler pour lui (en emmenant les filles entassées dans son sous – sol sur leurs lieux de travail. Et revendre un peu de cocaïne à leurs clients par la même occasion). Petit à petit, il va gagner en assurance, amasser de plus en plus d’argent et se dire qu’une autre vie est possible.
Et comme on ne peut décidément pas compter sur ce glandeur de Robin, Casper va embarquer Andy pour le seconder.
Réalisation caméra à l’épaule, virées dans une Copenhague alternative, trafic de drogue et prostitution, origine danoise du réalisateur, il n’en fallait pas plus à certains pour cataloguer Michael Noer.
Holaaaaaaaaaaa Messieurs – Dames d’Ecranlarge, et si on évitait de s’enflammer aussi vite ! J’ai pleinement conscience que vous remplissez là votre rôle de référencement d’un auteur (afin de rassurer ce drôle d’animal qu’est le spectateur et, éventuellement, de lui donner envie d’aller en salle) mais je supporte mal ce genre raccourci (avec de tels procédés, c’est tous les 15 jours qu’on dégote le nouveau Scorsese).
Laissons donc à Michael Noer le temps de nous faire découvrir sa propre identité et son style (Northwest est à peine sa deuxième réalisation !) avant de l’affubler de qualificatifs aussi écrasants.
Dans la même bande – annonce, il y a un autre encart que j’ai trouvé particulièrement savoureux (tant la formulation peut vouloir tout dire … et rien en même temps).
Collez une cité du nord de l’Europe, une certaine forme de détresse sociale, un peu de ciel gris et hop, c’est parti mon kiki !!!
Si l’ombre de Pusher plane forcément sur Northwest (du moins en ce qui concerne la ville et le domaine d’activité), Michael Noer signe un film qui lui est propre.
La réalisation s’appuie sur un constat social : pauvreté, rupture de la cellule familiale, dommages collatéraux du trafic de drogue et de la prostitution, racisme. Mais il va surtout s’attarder sur le parcours de Casper et ses liens avec Andy.
L’interprétation de Gustav Dyekjaer Giese (Casper) est d’une économie bougrement intense, il est le pivot central par qui tout arrive et tout fini.
On va toutefois attendre un peu avant d’en faire le digne héritier de Mads Mikkelsen car c’est seulement là son premier rôle à ce petitou ! Michael Noer a eu la bonne idée de l’associer à son vrai frère dans la vie (Oscar Dyekjaer Giese qui joue Andy). Leur ressemblance est troublante, leur complicité réelle.
La réalisation est sans fioritures, la caméra fiévreuse ne lâche pas un instant ses personnages, leur tourne autour en permanence. Le récit devient au fil des rails de coke de plus en plus tendu, on pressent le piège qui peu à peu se referme sur Casper, jusqu’à ces dernières minutes et cette fin … Sans mot …
Casper pourrait être le Petit Frère de Pusher mais aussi celui de La Haine, de Scarface ou même celui de votre voisin, là – bas au coin de la rue. C’est surement pour cela que l’impact de Norhtwest est tel.
En vous remerciant.