Dire que je suis fan de Simon Pegg et Nick Frost est une douce formule.
C’est bien simple, ces deux – là me font crever de rire. En duo depuis un bon bout de temps (plus précisément depuis la diffusion à la fin des années 90 de leur série Spaced sur la télévision britannique), ils se retrouvent régulièrement au cinéma pour jouer dans les films que réalise Edgar Wright (écrits, en général, à 4 mains avec Simon Pegg). Imbattables dans le comique de situation, l’art du décalage et de la séquence émotion qui se finit dans une vanne bazooka, ils ont su tracer leurs propres sillons et devenir de véritables références.
Juin 1990, sur l’initiative de leur chef de bande et figure rock n’ roll locale (le bien nommé Gary King), 5 copains décident de fêter dignement la fin du lycée en se lançant dans la tournée des pubs de leur ville (qui en compte pas moins de 12). La jeunesse et le houblon ne faisant décidément pas bon ménage, ils échoueront à quelques pintes de leur objectif.
Une vingtaine d’années plus tard, le même Gary King (dont le curseur spatio – temporel s’est figé à l’époque qui faisait sa renommée), part à la recherche de ses amis d’antan afin de les convaincre de renouveler (et cette fois mener à bon terme), la course de fond alcoolisée de leur adolescence.
Plus ou moins ravis d’avoir été entraînés dans l’aventure, les compères de Gary décident pourtant de jouer le jeu en mémoire d’un bon vieux temps révolu mais aussi parce qu’ils n’ont pas su résister au bagou de celui qui était leur leader à l’époque.
S’alignant derrière lui, ils commencent leur marathon de la soif s’étonnant malgré tout qu’aucun habitant de leur ville d’enfance ne semble les reconnaître. Dans les toilettes d’un pub, Gary en vient aux mains avec l’un d’entre eux révélant, une fois sa tête arrachée et un sang bleu giclant généreusement, que leurs concitoyens auraient pu être remplacés par de bien vilains robots …
Le dernier pub avant la fin du monde clôt la » trilogie Cornetto » initiée par les 2 premiers films du trio infernal, Shaun of the dead et Hot Fuzz. On y retrouve donc des éléments communs qui ont fait les heures de franche rigolade des précédents longs – métrages (le saut de palissade, un vrai don chez Pegg !). Cependant – et croyez moi qu’il m’en coûte d’écrire les prochaines lignes … – Simon Pegg et Edgar Wright semblent s’être considérablement reposés sur leurs lauriers …
Concernant la qualité de jeu et la capacité à former une nouvelle bande qui fonctionne, rien à dire : des indéboulonnables Nick Frost et Simon Pegg – très très en forme, un vrai feu d’artifice !! – en passant par Paddy Constantine, Eddie Marsan (plus habitué aux rôles de méchants antipathiques chez Mike Leigh), Martin » Bilbo » Freeman et Rosamund Pike (seule fille du lot mais qui tire drôlement bien son épingle du jeu), la qualité est au rendez – vous.
Pour le reste par contre, on ne peut pas dire que la chose soit d’aussi bonne facture … Même si l’histoire est originale, elle s’appuie un peu trop fortement sur des ressorts connus (tiens, j’ai cru voir passer un ancien James Bond utilisé à contre – emploi) et un déroulement proche de ce qui avait fait les beaux jours de leurs autres films. A moitié pellicule, il est même difficile de ne pas sentir le coup de mou subit par les auteurs.
Quand à évoquer la scène du boss final (ode un tantinet lyrique à la singularité de l’espèce humaine) ou celle clôturant le film (Certain aurait eu envie de se réincarner en samouraï post – apocalyptique ??), je crois que ce ne sera pas utile.
On dira que les petits passages à vide, ça arrive à tout le monde. Je suis pourtant persuadée que ces loustics en gardent encore sous la semelle. Et personnellement, j’attends avec une impatience non dissimulée la prochaine trilogie Haggen dazs. Ou Carte d’or.
En vous remerciant.
L’info Cornetto : Si les auteurs ont nommé ainsi leur trilogie, c’est qu’à un moment donné les personnages en viennent à déguster la fameuse glace. Paul se retrouve toutefois hors compétition car il n’a pas été réalisé par le trio habituel, Greg Mottola venant remplacer Edgar Wright accaparé par le tournage de Scott Pilgrim.
Dans chacun des trois longs – métrages la couleur de l’emballage des glaces varient : rouge dans Shaun of the dead (afin de représenter le sang et les éléments gores), bleu dans Hot Fuzz (couleur de la police) et vert dans Le dernier pub avant le fin du monde (pour les aliens). On dit merci qui ?? On dit merci les geeks qui font des références codées dans leurs films !