Cette présentation de saison s’effectue sans la présence de son Directeur artistique et chef attitré, Tugan Sokhiev, toujours empêché pour des raisons personnelles. Cette saison, il dirigera, à la Halle, 8 concerts.
Pierre Cohen se dit fier de l’évolution de l’orchestre et note que le faisceau de convergences signifiant sa dimension internationale est de plus en plus conséquent. Il tient à remercier chaleureusement les musiciens sans lesquels bien sûr, un orchestre ne serait rien quel que soit le chef.
Enfin, il est à remarquer que, dans ce monde en pleine crise qui n’épargne pas les structures culturelles, orchestres, corps de ballets, maisons d’opéras, et autres, certaines métropoles dont Toulouse, ont la chance, mais aussi la volonté d’avoir pu maintenir ses structures, comme cet orchestre. Il participe d’une vraie dynamique territoriale avec, par exemple, sa présence forte à l’opéra puisqu’il permet d’assurer une programmation au Théâtre du Capitole parmi les plus intéressantes sur le plan national.
Cet espace public que constitue l’orchestre est partagé par le plus grand nombre puisqu’un parcours culturel gratuit fonctionne et prend une importance grandissante. Les enseignants sont très partants et on sait que le goût, l’envie peuvent naître plus facilement au sein d’une population qui n’ira pas dans cette direction de façon naturelle.
Ce développement trouve des atouts supplémentaires avec le nombre accru de diffusions et de moyens divers, retransmissions de concerts en direct sur les ondes, ou en différé, et aussi sur des chaînes de télé spécialisées, et maintenant des sites internet. La captation en salle on le sait, peut générer quelque gêne, mais le public en accepte plutôt bien l’inconvénient !!
SAISON 2013 / 14
Avec Tugan Sokhiev, ouverture de saison “tout feu, tout flamme “ et tout Brahms, avec une de nos “coqueluches“ du piano, j’ai nommé Elizabeth Leonskaya, dans le Concerto n°2 suivi de la Symphonie n°2.Un mois plus tard, notre chef est de retour avec Variations Enigma de ce cher Elgar, et auparavant le Concerto n°2 de Franz Liszt par une star du piano, mais aux Etats-Unis, le français Jean-Yves Thibaudet.
Impossible de dire un mot sur chaque concert qui vous donne rendez-vous. Sachez qu’il serait dommage, tout de même, de rater notre dernière recrue au pupitre de hautbois, le tout jeune Olivier Stankiewicz dans la création mondiale du concerto pour hautbois et grand orchestre – la précision a son utilité, vous comprendrez pourquoi à son écoute ! – de Benjamin Attahir, né en 1989, comme lui ! Notre soutien sera total.
Dommage de rater Bertrand Chamayou au clavier dans sa lutte contre ? ou avec ? l’orchestre dans la redoutable Turangalila-Symphonie d’Olivier Messiaen dirigée par le nouveau chef de l’Orchestre Bordeaux-Aquitaine, Paul Daniel.
Dommage de rater les deux nouvelles stars du violoncelle, si jeunes, Narek Hakhnazaryan dans les Variations sur un thème roccoco de Tchaïkovski, et, pas 20 ans encore, Edgar Moreau dans le Concerto pour violoncelle n°1 de Chostakovitch (il donna en janvier le n°2 avec Valery Gergiev et l’Orchestre de Saint-Petersbourg !! retrouvez mon compte-rendu ! il fut Révélation aux Victoires de la Musique quelques semaines plus tard). Pour suivre, un MONUMENT, la 8è toujours de Chosta.
Dommage de rater, le tout jeune encore ! Gautier Capuçon et son violoncelle dans le Concerto n°1 de Saint-Saëns et de rater en même temps, ce jeune chef japonais Kasuki Yamada qui fit un tabac cette saison qui s’achève en dirigeant une mémorable Fantastique ; là, c’est partie pour Ravel et La puis les Valses. ATTENTION, ce jeune chef est à nouveau présent dans un concert AIDA le samedi 16 novembre, et le 17 pour un dimanche matin à 10h45 ! A surveiller.
On dit OUI au Concerto pour harpe de Ginastera avec Marie-Pierre Langlamet et au pupitre Juanjo Mena, oui, trois fois oui à Joseph Swensen et sa Symphonie n°9 de Bruckner, un énorme OUI pour les deux concerts dirigés par Josep Pons, l’un avec le Stabat Mater de Poulenc suivi du Requiem de Fauré, le baryton Stephane Degout, la soprano Christiane Karg et les chœurs Les Eléments et Archipels de Joël Suhubiette ; l’autre nous entraînera dans les chambres du Château de Barbe-Bleue de Bartok, une visite incontournable.
Il faudra y être aussi : Dans le cadre du Festival Toulouse les Orgues, le Concerto pour orgue n°2 de Thierry Escaich est joué par le compositeur lui-même sur l’orgue de la Cathédrale Saint-Etienne, retransmis simultanément par ondes hertziennes et sur grand écran à la Halle, l’orchestre étant dirigé par Thomas Sondergard qui a choisi d’interpréter en deuxième partie, la Symphonie n°6 de Jean Sibelius.
OUI, encore à la légende du piano, Menahem Pressler dans le Concerto n°4 de Beethoven tandis que Tugan Sokhiev fait intrusion dans l’univers de Richard Strauss avec La Vie de Héros. Notre chef sera là aussi pour la Symphonie n°7 de Bruckner, partageant la soirée avec la géorgienne Khatia Buniatishvili, nouvelle “coqueluche“ du piano, dans le Concerto de Grieg. Enfin, ce serait dommage de vous partiez en vacances avant qu’il ne vous ait livré la Symphonie n°3 de Mahler avec l’aide de l’Orfeon Donostiarra et la contralto Anna Larsson.
EVENEMENT encore avec, mais HORS ABONNEMENT, un opéra en version concert, Boris Godounov de Moussorgski dans la première version de 1869 : consultez l’affiche !! Les solistes viennent du Théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg. Alors !
Ne pas oublier, mais cela fera partie d’une rubrique à part, la 14è saison de musique de chambre de l’association Les Clefs de Saint-Pierre, 5 concerts de musique de chambre avec des musiciens de l’Orchestre, et ce, à l’ Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, et ce !! le lundi : ça simplifie les agendas.
Enfin, autre événement, le Concert du Nouvel An, doublé au vu de son succès, abandonne valses et polkas pour se donner un caractère tout aussi joyeux avec les compositeurs Leonard Bernstein et George Gershwin. Rythmes de jazz, swing, danse, seront sous la baguette de Wayne Marshall, pianiste et chef d’orchestre. Rien ne devrait manquer à la fête, même loin de Vienne, mais plus près de New-York.
Comment ne pas citer dans cette rubrique, les concerts de : Christian Vasquez, chef vénézuelien qui a enflammé la Halle en octobre dernier, la violoniste Viktoria Mullova dans le Concerto n°1 de Chostakovitch, une autre jeune virtuose du piano, assez époustouflante, la chinoise Yuja Wang qui a un faible pour Rachmaninov : tant mieux, ce sera donc le Concerton°4 et les Variations sur un thème de Corelli. Passer sous silence le chef Alain Altinoglu ? non ! puisqu’il nous offre la version complète pour ballet de Daphnis et Chloé tandis que Romain Descharmes jouera, dans le même concert, le Concerto pour piano n°2 de Saint-Saëns. Mahler encore et toujours, et sa Symphonie n°4 par un jeune chef américain faisant son entrée à la Halle, Giancarlo Guerrero, tandis que Giovanni Antonini nous revient dans Haydn et Beethoven.
Et comme découvrir vous passionne, la Symphonie n°6 de Williams, c’est pour vous, dirigée par un jeune chef inconnu encore ici, Nicholas Collon et qui accompagne le Concerto pour violon n° 1 de Britten interprété par Vilde Frang, jeune norvégienne : une véritable soirée découverte.
On a envie de vous parler de chacun, mais les brochures sont disponibles et les commentaires plus éclairants. Bonne lecture !!
La politique des différentes formules d’Abonnements est toujours aussi intéressante question finances et question motivation. Les « Dimanche famille » sont un formidable succès et permettent d’“accrocher“ sûrement un futur public. 5 concerts dont l’un avec Jean-François Zygel, figure inséparable de la musique classique avec son approche pédagogique enthousiasmante. Il y a même pour les tout petits, à partir de 6 ans, le spectacle Marco Polo et la princesse de Chine d’Isabelle Aboulker.
De même que les « clés Jeunes » et les tarifs « dernière minute » qui se sont maintenant généralisés un peu partout avec d’heureuses opportunités. Sans parler des répétitions avec classes dans des parcours culturels appropriés.
Michel Grialou
Orchestre National du Capitole de Toulouse