« Les Croods », film d’animation de Chris Sanders et Kirk DeMicco
Voilà une famille, les Croods, comme nous en connaissons bien quelques-unes, et pourtant elle a vécu il y a des dizaines de milliers d’années. Ce sont des néandertaliens. Il y a papa Grug, sa femme, son grand garçon un peu bêta sur les bords, sa fille Eep, qui a oublié, elle, d’être bête, son dernier né, une bombe et sa belle-mère, une mamie de première bourre. Ils vivent dans la hantise du danger, reclus dans une caverne dont ils ne sortent que pour manger. La scène liminaire du film est d’ailleurs sur ce thème et donne le sens au mot « danger » ! Une seule recommandation du patriarche : « Ne jamais ne pas avoir peur ». Tout un programme qu’Eep entend bien ne pas suivre. Une nuit, elle quitte la caverne paternelle et va se balader dans la nature. Là elle va rencontrer Guy, un jeune cro-magnon, sensiblement plus évolué, possédant chaussures aux pieds et maîtrisant le feu. Joli garçon, il fait tilt dans le cœur de la sauvageonne et surtout lui annonce qu’un cataclysme est imminent et qu’il faut dare-dare se réfugier au plus haut d’une montagne. Alertée, la famille Croods, bon gré mal gré, se résout à suivre le jeune homme. L’aventure commence. Follement amusant, ce film aborde en filigrane des problèmes bien actuels : l’émancipation (ici des filles), la charge des personnes âgées, la peur du nouveau, le choc des générations, le père qui surprotège sa fille et voyant d’un mauvais œil le premier flirt. Et tout cela au milieu de mère Nature faisant des essais : l’ours-chouette, les perruches-piranhas, la souris-éléphant, etc. Savoureux, plein d’émotion et de gags, sur le thème général de l’évolution, une réussite de premier plan.
Robert Pénavayre